Jen parle du célibat

Je ne survivrais pas dans la jungle du célibat

Je suis en couple depuis 12 ans. C’est un exploit dont je suis fière, surtout que j’ai l’impression que le monde du célibat est tellement compliqué. Je pense avoir oublié ce qu’est la cruise. Pis je ne te parle pas de faire des beaux yeux, de battre les cils 3-4 fois ou de faire un petit sourire en coin à quelqu’un qui te remarque quand tu passes près de lui. Ça, c’est facile, même pour une débutante. Et ça peut être à la limite inoffensif, même si tu es en couple, à condition que ça n’aille pas plus loin.

Moi, je te parle de partir à la chasse. Avec un grand C.

Cet été, je suis sortie dans un chic bar (j’insiste sur le mot chic) pour la première fois depuis au moins 2 ans. Avec une amie nouvellement célibataire, justement. Je me mets cute, une petite jupe en jeans, une camisole estivale qui me fait bien, des beach waves dans les cheveux. Tout va bien. Je quitte la maison heureuse à l’idée de la revoir, surtout que, dans mon jeune temps, c’était ma partenaire de débauche dans le célibat. À peine arrivée dans le stationnement du bar (je dis bien dans le STATIONNEMENT du bar), je me sens comme un chien dans un jeu de quilles. Y a de la chicks au pied carré, les filles portent toutes des robes de designer, des souliers à talons hauts Michael Kors et arborent des mises en plis à 100 $. On est loin de la petite brasserie où je passais mes jeudis, ou même du défunt Fuzzy de Laval où les outfits étaient quand même plus accessibles pour les portefeuilles. J’ai passé la soirée à jaser avec mon amie (ça faisait quand même plus de 10 ans qu’on ne s’était pas vues), mais aussi à observer les hommes et les femmes qui s’y trouvaient. Je regardais les sourires racoleurs, les échanges de regards, les 2 becs qui se donnent sur le coin de la bouche plutôt que sur les joues, mais aussi les conversations qui semblent interminables pour certaines personnes, les approches maladroites, les regards scrutateurs de haut en bas pas toujours agréables à subir et même les tentatives d’évasion discrètes vers des gens plus intéressants.

jungle du célibat jennifer folie urbaine

Ça m’a rendue nostalgique de mon célibat pendant une nanoseconde. Pas plus.

J’ai surtout eu le vertige de penser que ça pourrait m’arriver un jour. Devoir repartir à zéro et trouver un autre homme. Essayer de trouver le bon. Ou plutôt, le prochain que je crois être le bon, puisque la première fois je me serais trompée. Recommencer le processus des rencontres arrangées ou non après avoir méprisé Tinder et les autres applications du genre. Je ne peux pas croire que je devrais y avoir recours! Devoir utiliser la maudite expression : « On ne sort pas ensemble, on se fréquente », juste pour ne pas s’afficher trop vite avant l’autre. Remettre des pyjamas qui matchent afin d’être belle dès le lever du soleil. Revoir ses positions du Kama Sutra parce que le livre accumulait la poussière, depuis quelques années. Devoir peut-être dealer 1 semaine sur 2 avec les enfants qu’il a eus avec une autre avant toi. Dealer aussi avec cette autre.   Devoir expliquer à tout le monde qu’on forme une famille recomposée et que oui, on a le droit au bonheur quand même. Ou encore, devoir lui donner les enfants dont il rêve depuis toujours, alors que tu croyais en avoir terminé avec la maternité.

J’ai eu le vertige parce que je sais que ça peut arriver à tout le monde. À moi autant qu’à une autre. J’espère ne jamais vivre ça. Et je ne juge pas les couples qui décident de se séparer. L’amour, ce n’est pas blanc ou noir. Ça vient avec tellement de zones grises que je n’ai pas le droit de juger dans laquelle tu décides de placer ton couple.

J’espère juste que la zone que j’ai choisie est assez confortable pour y passer mes jours.

Que la famille que l’on a bâtie est assez solide.

Que l’homme que j’ai choisi est le bon.

J’espère que le Tarzan que j’ai déniché dans la jungle du célibat, c’est bien le mien.

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Photo de signature pour Jennifer Martin.    

 

 

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