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Cher Citalopram

 

Cher Citalopram,

Tu es entré dans ma vie en 2014, lorsque mon corps avait décidé de me lâcher. Mon cœur et mon âme n’avaient plus de raison de fonctionner dans le bon sens. On m’avait alors dit que tu m’aiderais à passer à travers les jours, à ressentir du bonheur et à recommencer à sourire. J’aurais dû te faire entrer dans ma vie beaucoup plus tôt, ne pas prendre à la légère la douleur qui m’envahissait et me grugeait de l’intérieur depuis si longtemps.

Les semaines ont passé. J’ai commencé à me sentir mieux, à me dire que ça n’avait été qu’une mauvaise passe et que c’était maintenant fini. J’avais de nouveaux projets, de nouveaux amis, et je croyais que c’était la route de la guérison. En fait, je ne pensais pas être guérie, puisque je n’étais pas malade. Je me disais juste que c’était une mauvaise période, et que je l’avais surmontée.

J’ai cessé de te fréquenter. Je t’ai éjecté de ma vie après seulement 3 mois.

Ensuite, j’ai évolué : au travail, avec mes amis, dans ma nouvelle vie de couple et dans mon nouveau chez-moi. Tout allait parfaitement bien. En fait, je me forçais à y croire. Mais le vide, le trou noir dans mon ventre et dans ma tête était toujours là. Il ne m’avait pas quitté. J’ai tout fait pour l’ignorer, pour me voiler la face.

Un jour, j’ai craqué. J’ai changé. J’ai dégringolé. Les larmes étaient devenues mes accompagnatrices vers le sommeil. Les pensées noires, le nuage au-dessus de ma tête, les crises, les obstacles en amour, l’angoisse et mon anxiété des barrières contre l’ambition : rien n’allait. Et pourtant, je m’obstinais à me dire que je n’avais pas besoin de toi.

J’ai continué mes projets. J’ai continué à me mettre la tête dans le sable en me disant que ça passerait. J’ai lâché prise sur certaines choses et j’ai changé quelques habitudes. La douleur était toujours là.

J’ai touché le fond. Me regarder dans le miroir et voir mes yeux vides était devenu insupportable. Dormir autant et être toujours aussi fatiguée, mettre autant d’efforts pour remonter la pente, puis toucher le bonheur un court moment et retomber aussitôt dans le néant : rien n’allait autour de moi. Tout s’effondrait. Mon corps avait mal, jusqu’à en perde mes cheveux.

On t’a ramené dans ma vie il y a maintenant presque 2 mois. Je viens d’accepter que sans toi, je ne peux aller mieux. Pas maintenant. J’ai aussi compris que ce n’était pas uniquement une passe. C’est la dépression qui a pris mon corps, mon esprit et mon âme en otage. Je dois me l’avouer et finir par l’accepter. Après, je pourrai prendre le chemin de la guérison.

Le mot « dépression» fait si mal que, chaque fois qu’il sort de ma bouche, je ressens la pression de l’univers envahir mon corps tout entier.

À toi Citalopram, je t’accepte maintenant. Je sais que tu es essentiel en ce moment dans ma vie et je reconnais que j’aurais dû t’accepter il y a plusieurs années. Aujourd’hui, tu m’aides à accepter les troubles qui m’habitent et contribues à mon cheminement. Maintenant, c’est à moi de faire en sorte d’aller mieux et ce, en accueillant dans ma vie tous les outils nécessaires.

karine-signature-02 etampe karianne

 

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