Folie urbaine maman possible

Une mère qui fait son gros possible

Je suis maman depuis bientôt 11 ans, pis je fais mon gros possible.

Chaque jour.

Jamais je n’ai pensé que je deviendrais la mère parfaite. Parce que je suis bonne dans un paquet de trucs, mais excellente dans rien. C’était donc évident pour moi que ce ne serait pas différent dans mon rôle de mère.

Je fais donc de mon mieux presque tout le temps. Pis j’essaie de ne pas me sentir trop coupable quand j’échoue. Parce qu’à l’ère des réseaux sociaux et de Pinterest, c’est facile de se sentir inférieure aux autres mères qui publient des photos d’enfants immaculés, qui font du dessin sans se salir, qui mangent des légumes bios placés joliment dans une assiette de porcelaine ou qui gagnent des médailles dans des compétitions de gymnastique. Même si moi aussi, j’aime ça publier sur mon Facebook quand mon gars a eu un super bulletin ou qu’il a remporté son dernier match de baseball de la saison.

Je fais mon possible pour le consoler quand il pleure, même si je ne trouve pas toujours les bons mots.

J’essaie de lui apprendre à découvrir les nouveaux aliments, même si je rechigne moi-même à goûter ce qui me semble peu appétissant.

Je tente de lui apprendre à croire en ses rêves, parce que je sais à quel point on a besoin de se faire dire que tout est possible.

J’essaie de le faire rire, même si je ne suis pas toujours drôle. Parce que je crois qu’on dédramatise beaucoup de choses avec l’humour. J’ai tellement perdu de temps à me prendre au sérieux, je n’ai pas envie qu’il fasse la même chose.

Je fais vraiment mon gros possible pour lui apprendre l’autonomie. Même si ça me fait mal au cœur de le voir tout faire seul et que j’ai envie de tout faire pour lui pour le protéger du monde extérieur. Je voudrais tant le mettre à l’abri pour toujours, le garder pour moi plutôt que de l’aider à déployer ses ailes pour affronter sa vie et me laisser derrière poursuivre la mienne.

Je m’évertue à lui apprendre la politesse et l’ouverture d’esprit. Même si je sacre pas mal trop souvent pis que je me fâche contre ceux qui n’ont pas de manières.

Je tâche d’en faire un humain imparfait, tout comme moi. Parce que si y a une chose que je fais correctement, c’est bien celle-là… Lui apprendre à devenir un humain qui fait son gros possible.

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