Ce que j’aime des geeks

Ça te déranges-tu si je vais jouer, après souper? Cette phrase, je l’entends régulièrement. Est-ce que j’ai un enfant à la maison? Ben non. Juste un mari. Un mari geek!

Vivre avec, en connaître un ou être geek soi-même, ça veut dire que les jeux font partie de la vie. Peut-être pas à tous les jours (ça dépend du degré de geekiness), mais régulièrement. Ça veut aussi dire que dans ma maison, les partys entre amis finissent pas mal tout le temps par un jeu de société. Ça veut dire que quand mon conjoint me demande pour faire une journée de gars, je sais que j’ai pas besoin de m’inquiéter qu’il se ramasse à Vegas, il va juste occuper la table de cuisine toute la journée pour jouer à Star Wars Rebellion. Ça veut dire que si je rentre à la maison, que je crie « allo » et que personne me répond, c’est peut-être juste qu’il a son casque d’écoute sur les oreilles et a bloqué les décibels ne provenant pas de HALO.

Je sais pas si j’étais geek avant de rencontrer mon mari. Un peu, je pense. J’ai toujours aimé les jeux vidéo, même si je m’ennuie du temps où on avait juste X,Y,A,B sur les manettes, et non 26000 pitons. J’ai toujours trouvé que j’étais plus nerd que geek. La distinction est mince. Pour moi, nerd est plutôt associé à une soif de savoir (lire : obsession) pour certains sujets typiquement ennuyants pour les êtres humains en général, et un aspect légèrement asocial. Geek, c’est une soif de savoir (lire : obsession) pour certaines choses qui touchent soit la culture populaire, la science-fiction, les jeux, les bandes-dessinées… Et même si le geek semble asocial, ou solitaire, il est toujours entouré (en vrai ou virtuellement). C’est ma nuance personnelle entre les deux termes. Je ne dis pas que j’ai raison et que c’est la différence, mais c’est comme ça que je me le définis.

Ce que j’apprécie de l’univers geek, c’est l’aspect de communauté. J’ai eu la chance d’assister à plusieurs conventions ces dernières années, principalement des Comiccon et PAX East, et je dois dire que la camaraderie m’a charmée. On peut y voir des gens de tous les groupes d’âge, de bébé à sénior, réunis autour d’intérêts communs, sans jugement et sans discrimination.

Le cosplay (se costumer comme un personnage de jeu, BD ou superhéros) est une partie très intéressante de ces conventions. Je suis toujours fascinée par les gens qui mettent une quantité incroyable de temps et d’énergie à peaufiner leur costume, et du montant d’argent qui peut être investi dans le projet. D’un point de vue féminin (ou féministe?) par contre, je suis toujours un peu perplexe devant la quantité toute aussi incroyable de dames très peu vêtues. Je me pose souvent la question s’il s’agit d’une nouvelle sorte de révolution sexuelle du XXIe siècle, où la femme de toute taille se libère et se sent libre d’être et de personnifier qui elle veut, de la façon dont elle le veut, en utilisant raisonnablement ou à outrance sa sexualité. Ce à quoi je ne peux que dire : parfait! Mais je me demande également si ce n’est pas simplement une conséquence de l’hypersexualisation des femmes dans les jeux vidéo, encore malheureusement bien présente. La réalité est probablement un amalgame des deux.

Il y a beaucoup de choses fascinantes et admirables chez le geek. L’ouverture d’esprit est sans aucun doute l’un de ses traits de personnalité le plus fort. La notion d’amitié est aussi bien particulière. Les amitiés virtuelles se développent et même si elles n’atteignent pas toujours la vie réelle, elles n’en sont pas moins solides. J’admire également beaucoup l’imagination et la créativité de certains jeux ou émissions. Je pense particulièrement à Dr Who. L’imaginaire de certains épisodes est tellement bien fait, je mettrais au défi n’importe qui de ne pas se sentir émerveillé comme un enfant devant un de leurs épisodes spéciaux de Noël. Sans oublier que ça me donne de merveilleuses occasions de taquiner mon conjoint. Je ne me tanne pas de dire « le gros chien, là? » en parlant de Chewbacca juste pour voir sa réaction.

Mais au-delà du superficiel, ce qui est au cœur des geeks et nerds de ce monde, c’est la passion. Ce sont tous des gens passionnés de quelque chose (ou plusieurs choses!). Des yeux brillants à parler de quelque chose qui nous tient à cœur, peu importe notre âge et peu importe l’objet de notre intérêt, moi je trouve ça profondément beau. Michel Houellebecq a écrit : « Toute grande passion débouche sur l’infini ». Bon, je vous l’admets, je n’avais pas cette citation toute prête en tête, et je l’ai trouvée pour les besoins de mon texte… mais cela exprime avec beaucoup plus de poésie que je ne pourrais le faire ce que je trouve de si beau chez les gens passionnés!

 

Crédit photo couverture : Patrick-Michel Dagenais

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