Mon chez-moi

Les propriétaires parmi vous vont me comprendre : avoir sa maison, c’est bien du plaisir, mais aussi bien du travail. J’habite présentement ma première maison. La première, à moi, à nous, pas à quelqu’un d’autre. C’est un objet inanimé, je sais, mais je suis responsable de ses états d’âmes et de son bien-être pareil. C’est une relation. Et au nombre de fois où l’on utilise l’expression « à la maison » dans une journée, je vous dirais que c’est une relation importante pour la plupart d’entre nous.

J’avais toujours espéré qu’un jour j’aurais ce fameux sentiment de « chez-soi », celui où quand tu ouvres la porte d’entrée, le sourire te monte aux lèvres et les pieds te gigotent de bonheur. J’ai effectivement trouvé ce sentiment, mais un peu comme toutes les lunes de miel, les petits défauts de ma chère maison ont fini par apparaître, tranquillement, pas vite…

Premièrement, elle qui paraissait si jolie et parfaite, devient un peu moins pimpante. Les rides apparaissent à différents endroits. Ça craquèle, le teint est terne… C’est à ce moment que tu suggères de procéder à un lifting mineur. Une couche de peinture, une nouvelle toiture, un peu de paysagement à l’avant. Heureusement, elle est très collaborative et se laisse faire en douceur.

Puis, vient le moment où tu réalises qu’elle n’est pas uniquement à toi, ta maison. La belle-famille vient y mettre son grain de sel, et t’empêcher de construire une remise, ou encore te dire que ton lampadaire en avant, ben y fait dur. Les mots sont toujours polis, mais le ton est froid. Et alors, vu que tu es un bon citoyen, tu procèdes aux modifications voulues par la belle-famille municipale et tu t’adaptes.

Vous savez tout ce qui se passe aussi dans une relation à long terme, et souvent à un moment inopportun : la première chicane. Oh, et quand elle se fâche ta maison, elle se fâche. Pas à peu près. Ça y va à grand coup d’eau sur 3 étages, de planchers en plafonds. C’est un peu hypocrite, c’est caché à travers tous ces murs, mais en même temps, tu ne peux pas le manquer! Tu ravales tes sacres (ok, des fois tu les laisses sortir) et tu te mets à l’ouvrage pour réparer ta relation. Un peu de temps et d’amour, un peu d’attention et en général on est remis sur pieds.

Comme toutes les relations, il suffit d’arriver à avoir une balance du positif et du négatif. On ne veut pas n’y voir que du travail, il faut qu’il y ait une bonne balance de plaisir.

Parce que les bons moments, à travers tout ça, il y en a des tonnes : le premier temps des Fêtes ensemble, la première Halloween, les premiers anniversaires, les nouvelles additions à la famille. Toutes ces occasions où on met nos plus beaux atours et où on est entourés d’amour et de bonheur. Elle, notre partenaire silencieuse, elle assiste à tout cela, contemple, participe à sa façon, nous enveloppe de son étreinte et nous tient au chaud. Ce n’est pas la première qu’on remarque dans le groupe, elle n’est pas la plus extravertie. Mais quand on repense à tous ces souvenirs, elle fait toujours partie de l’histoire, à tout coup on ne l’oublie pas. « Te souviens-tu, on était chez Untel…? »

Folie Marianne logo auteur 

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