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Ode à ma bibliothèque

Tombée dans la lecture en lisant tous les livres de la collection Frisson à 9 ans, je tourne des pages depuis. Je les accumule au fil du temps et je les conserve toujours aussi précieusement dans les étagères de ma modeste bibliothèque qui déborde depuis de nombreuses années.

Le meilleur moyen de m’évader que j’ai trouvé.

Je laisse ma propre vie en suspens quelques instants, le temps de m’imprégner des mots qui caractérisent la vie des autres.

Que ce soit dans l’autobus qui m’amenait chaque matin au collège, dans une quelconque salle d’attente, dans mon bain, sous mes couvertures, sur une chaise longue sur le bord d’une piscine ou de la mer, pendant les repas et même parfois aux lumières rouges, les livres m’ont toujours accompagné partout. Les pages sont pliées, écorchées, parfois imbibées d’eau. Je les retrouve n’importe où, sous le lit, dans les craques du sofa, dans un sac de plage ou entre les bancs de ma voiture.

Tous mes livres préférés occupent une place de choix dans la pièce où ils sont exposés.

Et au-delà de mes cartes bancaires, de ma carte d’assurance maladie et de mon permis de conduire, une carte importante a su se nicher une place dans la pochette principale de mon portefeuille : ma carte de bibliothèque.

Toutes mes premières rides de vélo se terminaient à la bibliothèque de Rosemère, où j’ai grandi. Avec un gros sac de plastique accroché à ma poignée droite contenant tous les livres que je prévoyais lire en quelques jours à peine. Mes mollets musclés proviennent des grands coups de pédale que je faisais sur deux kilomètres pour m’y rendre quelques fois par mois. Ça s’est poursuivi à l’adolescence, à la bibliothèque de Boisbriand, même si je passais pas mal de temps dans les bars à jaser avec des gars qui lisaient peu ou n’étaient tout simplement pas bavards sur le sujet. J’alternais entre les rides de vélo et d’auto parce qu’à 17 ans, c’est un peu moins cool de faire de la bicyclette alors que t’as un char pour parader.

Si j’ai détesté la plupart des lectures obligatoires au cégep, sauf les atlas et les livres de géo puisque j’étudiais en tourisme, je n’ai jamais perdu mon amour pour la lecture.

Lorsque j’ai emménagé à Laval, j’ai fréquenté si souvent la bibliothèque que les préposées me reconnaissaient. J’adorais pouvoir faire venir des livres d’une bibliothèque à l’autre (la ville en compte 9 en tout) sans avoir à me déplacer. Avec les technologies d’aujourd’hui, je pouvais même repousser la date de mes retours sans payer d’amendes (j’en ai payé quand même beaucoup parce que je n’étais pas toujours assidue avec un bébé à m’occuper et des responsabilités d’adulte qui a d’autres cartes à gérer).

Vint l’achat de ma première maison à Terrebonne, il y a maintenant 6 ans. Alors que je pensais perdre un gros morceau en quittant ma chère bibliothèque de Duvernay, j’ai eu le grand bonheur de découvrir que celle de ma nouvelle ville avait autant à m’offrir que la précédente. Réunissant 4 bibliothèques, je pouvais procéder de la même manière qu’à Laval pour mes emprunts et accumuler autant de retard dans mes retours (mon bébé est devenu grand, mes cartes de crédit sont à zéro, mais je ne m’améliore toujours pas).

Je continue d’enrichir ma bibliothèque personnelle de temps en temps, principalement pour encourager mes auteurs préférés en achetant leur petit dernier. Mais toutes les deux ou trois semaines, on me retrouve à déambuler dans les allées de la bibliothèque de Terrebonne, pour emprunter mes revues de potins préférées, les livres qui me font envie depuis déjà quelques semaines et même parfois pour assister à l’une des nombreuses conférences offertes sur place.

J’ai encore la lecture tatouée sur le cœur. C’est même un besoin primaire dans ma vie d’avoir l’occasion de tourner des pages et me laisser envoûter par des histoires qui me font rêver. Le pouvoir des mots aura toujours un effet puissant sur moi, réussissant à me faire passer du rire aux larmes en l’espace de quelques lignes.

J’espère ne jamais cesser de m’émouvoir par la lecture. Et qu’une partie de ma bibliothèque personnelle m’accompagnera jusqu’au foyer où je terminerai mes jours.

Parce que lire, c’est un plaisir peu coûteux mais riche en possibilités.

Je remercie toutes les villes qui offrent la lecture accessible à tous.

Et sincèrement, merci Terrebonne d’offrir une si belle variété à tes citoyens !