Jen parle d'amitié

La fois où…j’ai revu ma conception de l’amitié

J’ai toujours eu des relations complexes avec mes amis.

Jeune, j’étais la fille « beige ». Ni jolie ni laide. Ni extravertie ni trop gênée. Pas sportive, mais pas rat de bibliothèque non plus. Je ne me démarquais en rien, mes profs m’oubliaient dès le mois de juillet. Je ne me souviens que d’une relation d’amitié plus marquante que les autres avec une fille qui s’appelle Valérie.

À l’adolescence, même chose. La seule différence, c’est que c’est pas mal plus tough à gérer de se sentir à l’écart tout le temps et ça cause ben des dommages à l’estime de soi. Les séquelles nous suivent pas mal plus longtemps quand les faits marquants se sont produits à 15-16 ans. Ayant changé d’école 3 fois, aucune amitié n’a su résister d’un établissement à l’autre. L’éloignement était le seul résultat possible surtout à cette époque sans réseaux sociaux.

Par la suite, ça n’a pas été plus simple, et ce, malgré la présence de la même Julie dans ma vie tout au long de mes études collégiales et au début de ma vie d’adulte. Il y avait toujours un hic. C’était peut-être moi qui voulais trop calquer ma personnalité sur celle des autres pour me faire aimer. C’était peut-être mon choix d’amis qui n’était pas adéquat. C’est peut-être l’amitié qui se trouve à être aussi compliquée que l’amour finalement.

Je me suis longtemps posé la question.

Je me la pose encore parfois, même si, depuis peu, j’ai pris la décision de revoir ma conception de l’amitié.

De toute façon, qui a décrété que l’amitié avait une fonction universelle ? Pourquoi est-ce qu’il n’y aurait qu’une façon de voir les choses et une seule méthode pour les caractériser ?

« Tu veux être mon ami ? » Oui ou non.

Je t’explique comment je vois ça…

À l’enfance, c’est si simple, on n’a même pas besoin de se poser la question. Je te parle, je t’apprécie, je te prête mon ballon, t’es mon ami. FIN.

À l’adolescence, c’est un peu plus subtil au début pis ça se complique parfois par la suite. Je te rencontre, on échange, on tourne autour du pot, on s’échange les numéros de cell, je t’accepte sur Facebook, on commence à se planifier des trucs, tu me prêtes des vêtements, on fait du sport ensemble, je te console en cas de peine d’amour. On planifie ta vengeance pour lui faire regretter. Tu me jures une amitié éternelle. Je change d’école, on ne se parle pu. FIN.

Une fois adulte, on n’a pu vraiment le temps pour ça. Ceux qui sont restés dans nos vies et qui ont passé le test des années, bravo. Pour les autres, c’est plus rapide, on n’a pas de temps à perdre. On se rencontre au travail, on fait la même job, on a des intérêts communs, on se voit tous les jours, on se fait chier 40 heures par semaine à gagner notre vie, on s’aime ben. Ou encore, on s’est connu en faisant une activité pour soi, ça a cliqué, nos chums s’entendent bien, nos enfants aussi. C’est simple pis on se voit quand ça adonne. FIN.

Ok, j’exagère peut-être un peu. Ou tu te dis peut-être : « Elle peut ben trouver ça compliqué, l’amitié, si elle pense comme ça »

T’as peut-être raison. Je suis peut-être juste socialement inadaptée.

Je n’ai pas beaucoup d’amies, je n’ai pas toujours le goût d’entretenir des liens. Plus je vieillis, moins j’ai envie de me forcer. Je suis bien chez nous à ne me poser aucune question sur le pourquoi une telle ne m’aime pas, ou pourquoi un tel m’a répondu comme ça. À ne pas toujours me demander si ça va cliquer avec ceux que sont invités au même party, un soir où j’aurais miraculeusement eu envie de sortir.

J’ai été ben écorchée par l’amitié

Ça paraît-tu ?

         

 

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