Deuxième partie du texte sur la fertilité

La fertilité, un passage plus que difficile et non prévu 2ème partie

Pour lire la première partie de ce texte c’est ICI.

Il a été plus que difficile de continuer à travailler en même temps que le processus de fécondation in vitro. Les hormones dans le tapis, le stress d’obtenir un + et la peur de faire une erreur dans les nombreux médicaments. Le plus surréaliste dans tout cela, c’est que j’ai eu de nouvelles responsabilités au travail qui me demandaient des efforts supplémentaires. J’ai même eu un boni pour rendement exceptionnel après avoir réussi à livrer ce à quoi on s’attendait de moi. Ce montant nous a aidés à payer une minime partie de la dette que nous avions contractée à la suite à nos démarches. Il y a très peu de gens au travail qui étaient au courant de nos démarches, j’étais discrète sur le sujet. Un peu surréaliste de te faire dire que tu fais du très bon travail alors que tu n’as pas la tête à travailler…

Par la suite, nous avons eu une proposition de don d’ovules dans notre entourage. Je n’étais pas prête à envisager et me tourner vers cette option 1 an et demi plus tôt, mais le temps a fait son œuvre. Nous nous sommes rendus en clinique de fertilité avec cette personne plus que généreuse pour savoir si elle était une donneuse potentielle. Finalement, elle avait le même problème que moi, mais elle avait eu deux enfants quand même (un troisième a vu le jour depuis). Cette personne a tout fait pour nous aider et je lui en serai éternellement reconnaissante. Elle a réussi à nous trouver une nouvelle donneuse qui avait le cœur sur la main. Nous avons été plus que chanceux d’avoir ces personnes sur notre chemin, il y a tellement de belles personnes avec de belles valeurs.

Nous avons réussi à faire la fécondation in vitro avec la deuxième donneuse (après tous les tests, rencontre du psychologue, etc.). Nous avons eu 5 embryons. Nous avons fait trois transferts au total (nous avons perdu un embryon durant la décongélation). Je vous épargne tous les détails et les tests qui ont dû être faits entre chacun des transferts pour comprendre pourquoi ils ne s’accrochaient pas. Au troisième transfert, nous ne voulions pas aller faire la prise de sang, nous ne voulions pas être déçus une fois de plus. Je regardais sur les forums les symptômes possibles et tous les autres indices qui pouvaient me donner un indice. Durant tout ce processus, j’étais toujours au repos, pas question de faire quoi que ce soit pour nuire à nos chances. Peu de sorties, peu de mouvements, nous devions payer le traitement. Nous nous sommes isolés et avons vécu cela à deux. Mon chum a été formidable avec moi et jamais notre couple n’a été en péril. Ce n’était pas facile, mais il a été parfait. Je n’aurais vécu cela avec personne d’autre.

Suite à la prise de sang, nous devions attendre l’appel de l’infirmière durant la journée (on ne savait pas à quelle heure elle allait appeler et il ne fallait pas manquer l’appel). Nous avons finalement eu le + tant attendu ! Je demandais à l’infirmière si elle était certaine, nous n’avions tellement plus d’espoir après plus de trois ans de traitements et d’efforts pour avoir ce petit plus. Nous pleurions de joie, nous ne pouvions pas croire qu’enfin la vie pensait à nous. Nous nous sommes pris dans nos bras, nous avons collé notre chien, nous étions tellement euphoriques ! On n’a pas pu résister à partager la nouvelle avec la donneuse, nos familles et un couple d’amis qui ont été plus que là pour nous. Tout le monde était tellement heureux.

Malheureusement, après 5 semaines notre bébé a arrêté de grandir. J’ai dû prendre des médicaments pour provoquer la fausse couche. Nous étions anéantis. Tout ce bonheur pour en finir ainsi. Les médicaments pour ne plus avoir ce bébé dans mon corps ont été très difficiles à prendre. J’ai l’impression d’avoir vu et flushé ce bébé dans ma toilette. Cette image restera marquée à jamais dans ma tête.

Suite à cela, mon chum et moi avons décidé de conserver le dernier embryon pour plus tard et prendre du temps pour nous. Nous sommes partis en voyage pour décrocher de cet enfer. Nous irons faire ce transfert éventuellement, mais pour l’instant, on apprend à nouveau à profiter de la vie ce que nous n’avions pas fait au cours des trois dernières années.

Durant ces années de fertilité, nous avons été témoins de nombreuses annonces de grossesse (famille, amis, connaissances). Je ne mentirai pas, nous avons perdu des « amis » durant le processus qui a duré 3 ans et demi. Je considère que nous n’avons pas perdu grand-chose puisqu’ils n’ont pas été là alors que nous en avions plus que besoin. Nous nous sommes rapprochés de ceux qui ont été là et qui ont voulu nous soutenir. Voilà, nos vrais amis ! Nous avons aussi eu le soutien de nos familles dans tout ce processus. Ce n’était pas évident pour tout le monde de comprendre ce que nous vivions. Tant que tu ne vis pas toutes ces étapes, tu ne peux pas imaginer ce à quoi tu dois faire face. Je voudrais dire que j’ai une pensée pour tous les couples dans notre situation et je vous fais un câlin virtuel. J’espère que, pour les prochaines générations, la fertilité sera moins taboue.

Depuis ce temps, nous avons fait une demande d’adoption au Québec. Je vous en reparlerai peut-être dans un autre article.

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