je suis tannée de me justifier

Je suis tannée de me justifier

Je suis tannée de me justifier. Devoir constamment expliquer pourquoi je dis telle ou telle chose. Expliquer pourquoi je fais telle ou telle chose. Ressens telle ou telle chose. Décide telle ou telle chose. Tu me suis ? Je suis tannée, c’est tout. C’est une des choses qui m’angoisse le plus en ce moment dans les relations que j’ai. Autant avec mes amies, mes collègues ou ma famille. Pourquoi est-ce si important de justifier chaque chose ?

J’ai un peu de mal avec le concept de devoir rassurer les gens. Même si moi-même, souvent, j’ai besoin de l’être. Ironique, non ? Je trouve ça difficile de donner des explications. Souvent parce que je n’en ai tout simplement pas. Que c’est juste comme ça et c’est tout ! Je n’ai pas envie d’avoir à gérer les émotions des autres quand je n’arrive même pas à gérer l’entièreté des miennes. Est-ce que ça fait de moi une mauvaise personne ? Je suis consciente que les autres ont souvent à gérer les miennes…

J’ai simplement envie de vivre et de ne pas me casser la tête pour des choses qui, selon moi, ne sont pas importantes. Encore là, qu’est-ce qui est vraiment important dans la vie ? À part les besoins vitaux. Qu’est-ce qu’une réelle importance ? Quand tu m’invites à faire une activité et que je refuse ou que j’ai autre chose de prévu, est-ce obligatoire que je doive te rendre des comptes ou même me sentir mal parce que je n’ai pas ce temps à te consacrer ? Ma réflexion est un peu intense, je le confirme. Mais, des fois, je n’ai simplement pas envie de sortir de chez moi ou de parler à qui que ce soit, juste pour ne pas avoir à expliquer quoi que ce soit. Juste vivre. C’est juste ça que j’ai envie de faire dans le fond. Vivre et ne pas avoir à penser à faire attention à mes moindres gestes ou paroles pour protéger les autres. C’est comme si je devais censurer la personne que je suis pour ne pas froisser les gens. « Hey, désolée, mais je ne peux t’accompagner à cet événement, ce week-end-là, parce que je travaille et fais des heures supplémentaires, et, le reste du week-end, je vais faire la patate sur mon divan, parce que c’est ce que j’ai envie de faire, on se reprend. Bye » ou juste « Il y a une soirée à la distillerie ce soir et c’est ce qui me tente, on se reprend une autre fois, même si ça fait mille ans qu’on essaie de se prévoir quelque chose », mais ça ne finit jamais comme ça. Non. Souvent, je dois faire face à des « Ah c’est plate, je m’ennuie de toi, tu n’as pas beaucoup de temps pour moi, etc. ». Me sentir mal, même si au fond, je ne me sens pas mal. Weird. Je sais.

Peut-être que je pense de la sorte parce que j’ai trop longuement vécu dans la vie des autres ? Que j’ai vécu pour les autres. Pour faire plaisir aux autres, sans me demander c’était quoi qui me faisait réellement plaisir à moi-même.

J’ai trop souvent reçu des reproches comme quoi j’avais changé. Que je n’étais plus la même, plus disponible, etc. Et je me demande pourquoi il faudrait que je justifie cela si, au fond, ces changements et mes occupations me rendent heureuse. Je parle comme si c’était le cas de toutes les personnes qui m’entourent. Heureusement, non. Et c’est ce que j’aime maintenant de m’entourer des gens qui profitent du temps passé ensemble, sans me demander d’être quelqu’un d’autre ou de me faire angoisser à trouver des moments libres. Bref. Je crois qu’en relation humaine, il faut savoir apprécier ce qu’on a, laisser la liberté des autres et les laisser être ce qu’ils sont, sans leur reprocher leur rythme de vie ou d’être ce qu’ils sont.

Karelle gauthier

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