Colocation des filles

Colocation entre filles, cristallisation de gars

Chaque fois qu’il entre dans notre appartement, la réalité me frappe en pleine face.

Une claque violente et directe qui me rappelle que moi,

j’suis seule.

Seule                       comme un coton.

Enroulée dans mes couvertures, le ventre sur le point d’exploser, parce que j’ai mangé mes émotions.

De la glace

                    qui

                          fond

                                  pour mes larmes, des croustilles qui craquent pour moi,

pauvre fille.

J’ai les larmes aux yeux, le cœur en  f e u.

À travers les murs, je l’entends et l’imagine entrer, serrer ma coloc fort dans ses bras,

l’embrasser sur le front, sur la bouche, dans le cou

                                                                                  et plus bas.

Cinq minutes plus tard, je les entends rire,

je les entends jouir.

Il la rend heureuse. Il la comble. Mais dans un autre sens,

il me rend malheureuse, incomplète.

Il me rappelle que moi, le célibat mecolleauxpas, depuis toujours. J’entends mon oncle qui me répète <<Ben voyons donc! Une belle fille comme toi qui n’a pas de chum encore? Ça se peut pas!>>, et je sombre.

Mes pensées déambulent dans les rues de mauvais souvenirs, d’expériences douloureuses, de mauvaises dates, de relations qui ne mènent à rien, voire de relations qu’on ne peut pas qualifier de relation.

L’espoir et la déception.

Déceptions entre autres.

Des déceptions qui rendent nostalgiques de l’espoir.

L’espoir d’avoir trouvé quelqu’un qui ressent la même chose.

Quelqu’un qui me fait une place dans sa vie, une vraie de vrai.

Quelqu’un qui me prend dans ses bras, qui me redonne du courage, qui me fait rire à en pleurer, qui me fait chavirer, qui me fait voler.

Et la déception de voir mon petit nuage s’effacer.

De réaliser que je ne suis pas son nuage. 

Alors que pour moi, l’horizon n’est pas plus loin que ses yeux.

Et c’est là, que l’absence de l’autre rend malheureux.

Que l’absence devient trop présente.

Qu’elle me hante, qu’elle me chante des mensonges, qu’elle me rend soudainement moins charmante.

Annabelle signature
Sophia réviseure signature

2 Comments

  • Bong Sou

    Merci pour ces quelques pensées mélancoliques… Qu’elles soient tirées de la réalité ou purement fictives, la solitude nous rend bien créatifs ! Je te souhaite la meilleure des continuations, chère Annabelle.

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