Je suis fatiguée

Je suis une éternelle passionnée, qui s’investit corps et âme dans plein de projets, qui s’allume à l’idée de créer quelque chose de nouveau et qui est partante pour aller à plein d’événements. Mais, il y a un « mais ». Je suis fatiguée, tellement fatiguée. J’ai du mal à assimiler la notion de « décrocher » de temps en temps et de prendre le temps de m’arrêter et de relaxer. Je travaille du lundi au vendredi, tsé le fameux 9 à 5, après j’arrive chez moi, je fais mes trucs d’adulte, donc le souper, ménage et lavage et ça, c’est vraiment quand j’ai l’énergie pour le faire. Par la suite, j’ouvre mon ordi et je travaille sur mes projets. J’ai beau me dire « ok, Karine, aujourd’hui tu ne fais rien et tu te reposes », malgré tout, je ne peux m’empêcher de regarder mon cellulaire et de vider ma batterie ! Mon chum est merveilleux et fait son possible pour m’aider, mais il ne peut rien faire de plus, même si je sais qu’il ferait tout s’il le pouvait. Mes projets, c’est ma vie, sans eux, je suis éteinte. Mes projets, mon travail, mon train de vie, c’est ce qui m’a permis d’enterrer mes démons, de les empêcher de m’envahir et me faire du mal. J’ai réussi pendant un temps, maintenant, mon armure a craqué.

Avez-vous eu déjà l’impression d’être vide à l’intérieur ? D’avoir un méga trou noir qui gruge votre bonheur et toute votre énergie par la même occasion. Ce sentiment d’impuissance qui ne cesse de vous rabaisser. Je suis fatiguée, tellement fatiguée. J’ai beau passer 14 heures à dormir, faire la larve humaine sur mon divan pendant quelques heures, je suis épuisée. Je suis toujours malade, et l’idée de faire quoi que se soit est devenu une obligation. J’ai toujours de l’amour pour tout ce que je fais, sinon vous ne seriez pas en train de lire ce texte, mais je m’ennuie de la petite drive qui me rendait si radieuse, je suis tellement rendue grise. J’ai décidé de chialer avec des mots, de les écrire, de les partager, parce que je sais que je ne suis pas la seule. Est-ce l’automne qui est si dur ? Peut-être. Mais, des fois, il faut accepter qu’on n’aille pas bien et que cette fatigue, eh bien, elle ne s’efface pas uniquement en dormant. J’ai trop de choses enfouies depuis trop longtemps, cette fatigue, c’est mon silence qui en est la cause.

J’ai du mal à accepter que je n’aille pas bien, le simple mot « dépression » me donne mal au cœur et me donne la chienne. Je sais ce que j’ai à faire. Quand ? Je ne sais pas. Le simple fait de l’écrire, c’est ma façon de le concrétiser. Le temps des fêtes approche ainsi que 2 semaines de vacances bien méritées. J’ai décidé de prévoir le moins d’activités possible et de passer plus de temps à la maison, d’aller me faire masser, d’aller chez le coiffeur, d’aller au cinéma, de ne rien faire de stressant, que des choses reposantes. Mais c’est quoi des choses stressantes ? Le simple fait d’aller souper avec des amis ou ma famille me stresse. Oui, je sais, c’est con, mais d’avoir à répondre aux questions : « comment tu vas ? », « comment vont tes projets ? », « comment va le travail ? », « comment va ton couple ? », etc. Je n’ai pas envie de répondre à un questionnaire. Je n’ai pas envie de me casser la tête à savoir quoi apporter à un potluck, même si d’habitude j’adore ça parce que cuisiner me fait du bien. Mais même cuisiner en ce moment, si ce n’est pas pour une raison valable, comme nourrir mon chum et mon beau-fils, eh bien, je mangerais des toasts au beurre de peanut et je serais heureuse !

Êtes-vous déjà passé par un moment de votre vie où, peu importe ce que les gens te disent, tu sais que rien ne peut te faire du bien ? Que le simple fait de savoir que la seule chose qui va t’aider, c’est une médication et une consultation. Que le simple fait de l’avouer, tu le vois comme un échec. Que tu te rends compte que ça fait des années que tu traînes cette merde sans jamais avoir pris le temps de l’enlever en entier sous ton soulier. Je suis rendu là. Vouloir prendre le temps de bien faire les choses, essayer d’accepter l’aide qu’on m’offre et de l’accueillir dans ma vie comme un cadeau qui me permettra de continuer de faire tout ce que j’aime en l’appréciant plus qu’en ce moment. Avoir l’impression d’être enfin prête à tout dire, vider mon sac en entier, pas juste des petits boutes. Sentir réellement l’amour et le bonheur, ne pas simplement l’effleurer. Sourire pour de vrai, sans me forcer. Me lever le matin et avoir hâte de vivre cette journée, et non d’avoir hâte au soir pour revenir me coucher.

J’ai décidé de l’écrire, de le crier, de le partager. Pourquoi ? Simplement pour moi, pour toi qui te sens seule dans cette douleur. On va aller mieux, je te le jure.

 

Karine signatureverifiedjenevieve

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