Tatouages

Ça faisait quelque temps que je cherchais quel serait mon prochain tatouage. J’avais de plus en plus envie d’une 5e œuvre sur mon canevas personnel, mais je ne savais pas quoi exactement. J’avais quelques petites idées, mais rien de bien convaincant. Puis, un matin, ça m’a sauté aux yeux : une boussole.

En ce moment, la boussole symbolise plusieurs choses pour moi. La découverte. L’émancipation. Les nouveaux horizons. Et, parallèlement, la sensation de sécurité du Nord absolu. La confiance qui émane de la certitude de se connaître soi-même et de savoir où l’on va. La confiance en ses repères, en sa boussole intérieure.

Depuis tout récemment, je suis aux prises avec une « crise de la trentaine ». Je mets ça entre guillemets, parce que je ne suis pas sûre que ça existe officiellement. C’est trop tard pour une crise d’adolescence, trop tôt pour une crise de la quarantaine. Ce n’est pas une crise de « milieu de vie » (traduction libre de mid-life crisis), sinon ce serait bien déprimant. Peu importe : je pense vivre une crise de la trentaine.

Ma vingtaine a surtout été marquée par plusieurs changements au niveau du travail. Les boulots et les insatisfactions se sont succédées. Récemment, durant cette dernière année, j’ai vécu une belle ascension professionnelle et je peux même en arriver à dire que j’aime mon boulot. Je ne crois pas que ça m’était déjà arrivé.

On dirait que le fait d’arrêter de me poser des questions au niveau du travail a libéré de l’espace dans mon esprit pour s’attaquer aux autres sphères de ma vie. Je me suis mise à remettre en question ma vie de couple. La manière dont j’agis, ma confiance en moi. Mes hobbies. Le temps passé à faire autre chose que ce qui me rend heureuse – exemple : écouter des émissions de télévision insipides au lieu de faire aller ma créativité avec la musique, le dessin ou l’écriture -. À me demander ce qu’il me manque pour être heureuse au jour le jour.

Ces questionnements m’ont fait quelques ondes de choc. C’était nouveau pour moi de me poser ces questions. Ce ne fût pas si facile et ça ne l’est toujours pas.

Mais voyez-vous, au-delà de la route sinueuse, j’ai l’impression de trouver mon Nord. J’ai l’impression que je me rapproche de ce que je suis, de qui je suis et que je travaille à me rendre heureuse. Et, honnêtement, c’est un sentiment aussi exaltant que déroutant.

Je ne pense pas faire de gros changements à ma vie, qui, somme toute, était déjà pas mal du tout ! Cependant, il y a toujours place à l’amélioration. Certains disent que l’on utilise seulement 10 % de notre cerveau. Moi, j’ai l’impression de ne pas utiliser à pleine capacité mon potentiel de bonheur.

Je pense que ma trentaine sera nettement meilleure que la décennie précédente. Et je pense que, d’ici peu, je vais aller me faire tatouer une belle boussole.

Texte par Marianne P. Morissette

 

verifiedamelie

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