Depuis que je suis jeune, on m’a appris à prendre soin des autres. Le souci d’autrui est une valeur très ancrée en moi. J’avais 10 ans lorsque ma mère est tombée enceinte de ma sœur. Oh Mon Dieu que je l’ai pu la désirer cette petite! C’était comme ma fille. Je lui donnais son bain, lui changeais la couche, la berçais pour l’endormir, etc. J’ai ensuite obtenu d’autres responsabilités dans la maison : la balayeuse, la vaisselle et le lavage. J’aidais mes parents du mieux que je le pouvais. Puis, l’année de mes 12 ans, j’ai reçu la nouvelle que mon petit frère serait bientôt là. Ouf, j’étais tellement contente. En même temps, ça voulait dire un frère et une sœur, avec des responsabilités qui augmenteraient, tout ça pendant mon adolescence.
Je ne veux pas me plaindre de cette situation, bien au contraire. Je souhaite seulement montrer ma grande fierté d’avoir été capable de prendre soin de ceux que j’aime. Nous avons toujours été une famille tissée serrée. Mon Pépère et ma Mémère, qui vivaient derrière chez nous, étaient tout pour moi. Ma grand-mère me cuisinait mon plat préféré pour le souper, quand je n’aimais pas celui que ma mère avait préparé. Mon grand-père, lui, me servait de chauffeur pour tous mes rendez-vous médicaux, ou simplement pour aller me reconduire ou me chercher chez mes amis.
Puis, le temps a filé et j’ai rencontré mon mari. Entre nous, tout s’est déroulé assez rapidement, car je savais clairement ce que je voulais dans la vie : me marier, avoir des enfants et acheter une maison. Pas très originale, je sais, mais c’était le bonheur que mes parents et mes grands-parents avaient vécu, et c’était l’idéal que je souhaitais reproduire pour être heureuse. Une fois mariée et partageant un appartement, j’ai commencé à prendre soin de mon mari pour qu’il soit bien. Est rapidement arrivé par la suite notre fils Jérémi : mon petit trésor, cher petit ange, tellement calme et souriant.
À partir de ce moment-là, je devais en priorité prendre soin de mon fils, puis accorder du temps à mon mari, et entretenir la maison, tout en travaillant à de lourdes tâches. C’était difficile, oui, mais je n’étais pas la seule à vivre avec ce genre de quotidien. Alors, je me suis relevée les manches et j’ai foncé. Trois ans plus tard, s’est jointe à nous Arielle : ma princesse, ma petite tornade volcanique. J’étais comblée par ma famille, mon mari et notre maison, située tout près de mon travail. J’avais maintenant dans ma vie ma fille, mon fils, mon mari, le travail, la routine, le ménage et la maison. Le train-train quotidien de la plupart des gens; rien de bien glorieux, quoi! Reste que c’était ce dont j’avais toujours rêvé et je voulais que ça fonctionne à merveille.
Les années ont passé, les enfants ont grandi, les activités sportives ont commencé : hockey, baseball, danse, nage synchronisée, gymnastique, baseball. Leur choix de sport ne m’importait peu, pourvu qu’ils étaient heureux. C’était tout ce qui comptait à mes yeux.
Puis, un jour, j’ai eu une révélation : Moi, qui s’occupe de moi? Bien sûr, mon mari a toujours été là pour me supporter, mais je me suis rendu compte que je ne faisais rien pour mon propre plaisir. En août 2016, j’ai donc pris la décision que j’allais ME choisir pour mon bonheur personnel, ma santé et pour montrer à mes enfants que, même si je les aime eux et leur père, il ne faut pas que j’oublie de penser à moi.
Je crois que j’avais arrêté de m’aimer, tellement j’étais occupée à les aimer, eux.
Quelquefois, j’entends cette petite voix intérieure me dire : « Tu pars encore? Tu ne restes pas pour la pratique de hockey ou de baseball? Tu devrais être là.» Mais, je me dis que d’aller m’entraîner au gym va me donner la santé, la fierté et, je l’espère, plusieurs années encore avec mon mari et mes enfants. Je les aime tellement fort. Ils sont mes rayons de soleil, ma force et ma joie de vivre. Je sais que je dois aussi m’aimer pour pouvoir être la maman et la conjointe qu’ils méritent.
Je ne pense pas que ce soit égoïste de ma part de me choisir, de prendre soin de ma santé et de m’accorder du temps pour moi, parce qu’après tout, avant d’être une femme et une mère, j’étais simplement MOI.
Par Mélanie Dunn
One Comment
suzanne35blog
tu as mille fois raison! ce n’est pas de l’égoïsme mais de la survie…