folie urbaine karine

Je n’ai jamais habité seule

Je viens de débuter le tout nouveau roman d’India Desjardins, La mort d’une princesse. Dans les premières pages, elle parle de son appartement, où elle vit seule. Je n’ai pas pu m’empêcher de réfléchir à mon chez-moi. Celui qui m’appartiendrait juste à moi. Je n’ai jamais habitée seule, mais c’est quelque chose que j’aurais aimé. Et là, je ne suis pas du tout en train de dire que je ne suis pas heureuse d’être en couple et de vivre avec mon chum et son fils. Non, c’est simplement que j’ai eu la réflexion à savoir comment ce serait si je vivais seulement avec moi-même.

Je suis partie de chez mes parents à 22 ans. Je voulais terminer l’université et me trouver un bon emploi avant de quitter le cocon familial. Mais la vie en a décidé autrement. J’ai rencontré mon ex, mon premier chum. Trois mois plus tard,  j’emménageais avec lui et … sa mère! Ben oui, j’étais folle de même. En fait, j’appellerais plutôt ça de la naïveté. Bref, mon premier appartement n’était pas le mien, mais celui de mon ancienne belle-mère. J’avais uniquement une chambre, que je partageais avec mon ex. Une expérience qui ne s’est pas bien passée du tout : je ne me sentais pas chez moi. Un an plus tard, on s’est séparés et je suis retournée vivre chez mes parents. C’était pour moi comme reculer de 10 pas dans ma vie.
En une semaine, je me suis trouvée une coloc et, trois visites plus tard, on signait notre bail. Après que j’aie passé trois mois à dormir dans mon ancienne chambre, devenue le ‘’gym’’ de mon père, on a inauguré notre beau 4 et demi, situé dans un immeuble de 8 logements à Tétraultville, juste à côté de nos deux emplois. Puis, on l’a mis à notre goût. ll était petit, mais parfait pour nous deux. C’est là qu’une amitié unique et magique est née. On faisait tout ensemble. Mais malgré notre belle complicité, il y avait des moments où je voulais être seule dans mes affaires et les placer où j’en avais envie. Pas du tout à cause de mon amie et coloc, non. C’était moi qui en avais besoin, tout simplement. On a habité ensemble pendant deux  ans. Par la suite, on a emménagé dans une petite maison avec une troisième coloc, toujours dans le même quartier. C’était tout un trip! Une maison, une terrasse, une cour : une vraie place de party!

On a vraiment eu du fun et on s’est créé de super beaux souvenirs. Mais à trois, mon désir de solitude me visitait plus régulièrement. J’ai rencontré mon chum trois mois après avoir emménagé avec les filles. Je faisais donc une moitié de semaine chez lui et l’autre chez moi. Ça m’a épuisée! Vivre dans un backpack, ce n’était vraiment pas fait pour moi. J’avais besoin de trouver mon chez-moi. Finalement, en juin cette année-là, je suis partie vivre chez mon chum. Il avait un appartement dans Villeray, arrondissement où j’ai grandi, qui se trouvait à quelques rues de chez mes parents. Après avoir vécu trois ans en colocation, je commençais à faire mon deuil de cohabiter avec mes amies. Je voyais enfin la possibilité d’être chez moi, de pouvoir créer un appartement qui nous représentait mon chum et moi, qui était à l’image de notre couple.

Oui, j’habite avec mon chum, en grande partie dans ses affaires, même s’il m’a laissé beaucoup d’espace. Avec le temps, on change les choses pour que notre nid douillet nous ressemble à tous les deux. Malgré cela, j’ai souvent la curiosité qui m’envahit, celle de savoir de quoi aurait l’air mon cocon à moi. Comment serait mon appartement à moi seule? Comment je me sentirais chaque matin de me lever seule avec mon chat?  À quoi ressembleraient ma routine et ma décoration?

J’ai des amies qui habitent seules et je les envie quelques fois de pouvoir gérer leur appartement à 100% comme elles veulent, de faire le ménage quand elles veulent, de placer les meubles à leur façon, etc. Elles ont la possibilité de prendre l’ensemble des décisions elles-mêmes. Je ne suis pas control freak, mais ma réalité c’est qu’on est deux à décider. J’ai beau avoir un très bon pouvoir de persuasion sur mon amoureux, – parce que mes idées sont trop géniales, bien sûr-, on doit souvent faire des compromis. Par exemple, je trippe sur le blanc et les couleurs pastel. Lui? Il capote sur les couleurs foncées et flash… Vivre seule, c’est le genre d’expérience que j’aurais aimé vivre avant de rencontrer mon chum. Pourquoi? Je ne sais pas. Peut-être pour faire le plein d’indépendance et de solitude avant de m’engager. Je ne le saurai jamais vraiment.

Mais pour rien au monde je n’échangerais mon bonheur actuel pour un appartement à moi. Je me crée mes propres cocons et j’en partage d’autres avec mon chum et son fils. Comme on dit, on ne peut pas vraiment savoir sans l’avoir vécu. Et, pour être bien honnête, je n’ai pas envie de le vivre puisque je suis heureuse dans la réalité dans laquelle je me trouve actuellement.

 

karine-signature-02 etampe karianne

 

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