Je ne sais pas pour vous mais moi, ma bulle est importante. Si je ne te connais pas, ne me touche surtout pas, n’essaie même pas de me frôler, capish ? J’ai toujours été comme ça, sans que je sache trop pourquoi. Ce que je sais par contre, c’est que la proximité avec des gens inconnus me rend folle. Quelquefois même avec des gens que je connais, mais pas assez bien pour être à l’aise avec eux. Tsé, c’est pas parce que t’es l’ami de mon ami que tu es mon ami et qu’on est assez à l’aise pour se donner la bise. NON, reste dans ta bulle et laisse la mienne tranquille.
Quand je rencontre une personne pour la première fois et qu’elle me prend dans ses bras ou me donne des becs sur les joues ? À l’intérieur de moi, ça bouille et j’ai juste envie de crier « Touche-moé pas ! ». Mais je serre les dents et me concentre super fort. Okay, vu de même, j’ai peut-être l’air un peu sauvage, mais c’est quelque chose qui m’agresse au plus haut point. C’est sûr que je tente de le cacher, donc ce n’est pas nécessairement écrit dans mon front que « Hey, j’capote un peu que tu colles ta peau sur ma face. »
Le pire ? Les transports en commun. Déjà qu’on est dans un espace restreint et qu’on est souvent plus de personnes que le métro ou le bus ne peut en contenir. Sentir ta peau sur la mienne quand je ne connais même pas ton nom : c’est la crise de panique assurée. Encore pire, l’été… quand il fait 300 degrés dans le wagon ou l’autobus et que ta sueur se retrouve sur moi ? J’ai envie de te regarder et de t’envoyer un ostie de gros hurlement, assez puissant pour que tu restes le plus loin possible de ma personne. C’est sûr que je prends ça avec humour, mais la proximité avec les gens me dérange réellement. Mes ami (e)s sont au courant : ils savent que je déteste faire la bise, mais qu’un gros câlin, c’est magique. Mais, tu dois cependant faire partie de mon entourage proche, comme mes ami(e)s, ma famille ou mon amoureux. Sinon, tasse-toé.
Souvent, quand je quitte un endroit, une fête ou une sortie, je me dépêche de dire «Bye là» avec un signe de la main et je pars rapidement, justement pour éviter la proximité avec les gens. Des fois, on me trouve farouche, d’autres fois personne ne s’en rend compte. Je dirais que c’est habituellement relié à mon humeur. Par exemple si je suis fatiguée, n’essaie même pas de t’accoter la tête sur mon épaule, je vais te repousser en faisant l’effort d’être polie. Parfois, même mon chum subit mon éloignement corporel. Ça ne dure pas longtemps, mais quand il envahit ma bulle et que je suis concentrée ou occupée, il se fait r’virer de bord avec ma grosse face très sérieuse et mes yeux mitrailleurs. Mais bon, il m’aime quand même!
Pourquoi je suis comme ça ? Aucune idée. Je crois avoir cette manie depuis toujours, mais elle est peut-être plus intense depuis que je suis une adulte. J’essaie de m’assumer et de le mentionner aux gens quand ils essaient d’entrer dans ma bulle sans invitation ou de façon trop impulsive. Souvent, je ferme les yeux, je serre les dents et je m’efforce d’être normale pour éviter que les gens se sentent mal à l’aise. Tsé, deux p’tits becs sur les joues, ça n’a jamais tué personne ! Mais attention, si je sais que tu as lu ce texte et que tu tentes le coup, je pourrai facilement te mordre le nez ou une oreille, ça dépend de mon humeur !