Certaines personnes doivent penser que je reste assise sur mon steak en attendant un prince charmant qui aurait un fétiche étrange de la viande de divan. Pourtant, ce n’est pas le cas. Mes amies savent que, quand je veux vraiment quelque chose, je bouge. Je ne dis pas être Xena la princesse guerrière de la cruise, mais quand l’incertitude devient insoutenable, j’ai besoin que ça change et c’est là que je provoque les choses.
Étonnement, à chaque fois où j’ai demandé une date à un gars, je ne me suis jamais fait dire non. J’ai toujours eu des réponses affirmatives: « Ah oui, on pourrait aller prendre une bière la semaine prochaine. Je vais t’appeler dans quelques jours pour setter une date. » Puis, plus rien… silence radio.
C’est là qu’en général je me pose LA question qui tue : c’est quoi le foutu problème avec le mot « non » et ses variantes moins sèches comme « je préfère pas » ou « je ne suis pas vraiment intéressé »?
Habituellement, à cette question, les gars me disent qu’ils ne veulent pas nous faire de la peine. Quoi? Votre égo est-il vraiment si démesuré que vous nous imaginez pleurant en position fœtale pendant des semaines après votre rejet? Vous pensez que vous êtes l’homme de notre vie, qu’on ne va jamais s’en remettre… qu’après vous il n’y a rien?! Pas étonnant que vous nous traitiez de « ch**st de folles » si vous pensez qu’à chaque espoir déçu c’est la peine d’amour de notre vie. À noter que ça prend beaucoup plus que ça pour entreprendre de vider un pot de Häagen-Dazs en une soirée.
Le rejet, ce n’est pas la mort, surtout quand on est célibataire depuis 30 ans. On en a vu d’autres! Malgré tout, ça reste problématique parce que, pendant qu’on attend de vos nouvelles pour la fameuse date de la fameuse bière, on n’a pas de vision périphérique. On attend VOTRE réponse. That’s it. Quand elle ne vient jamais, on peut finir par attendre longtemps avant de se rendre compte qu’on pourrait passer à un autre appel. Et plus on attend longtemps, plus on se trouve niaiseuse, et plus on se trouve niaiseuse, moins on va faire les premiers pas dans le futur.
So, je suggère, pour assurer la pérennité de la race humaine, que vous appreniez à fermer la porte quand vous n’êtes pas intéressés. Et je veux bien dire FERMER la porte : pas d’entrebâillement, pas de courant d’air, pas de potentiel booty call dans les moments de désespoir. On ferme la porte et on la barre. Après tout, réchauffer l’dewors, ça coute cher d’électricité!
Ce conseil amoureux vous était présenté par Hydro-Québec.
Texte par Claudie Saulnier