Revenir à l’enfance pour l’apprécier d’avantage

C’était un matin frais et ensoleillé, où assise sur le divan, armée d’un bon café, j’observais mon garçon de trois ans jouer. Il était si beau : il riait avec ses petits bonhommes et ne s’inquiétait même pas de son petit déjeuner! Il n’était aucunement stressé par le temps ou par les occupations de notre journée. J’étais tellement envieuse et admiratrice. Je me suis mise à me dire que la vie devrait en être ainsi. Je me suis mise à penser à mon propre passé, où tes seuls soucis sont ceux de posséder ton doudou et ton toutou au départ de la maison. Le bon vieux temps où ce sont tes parents qui payent tout, qui préparent ton déjeuner, qui coulent ton bain, qui se creusent la tête à penser et à préparer un souper. Lors d’une préparation de biscuits, leur mission est de te rendre fière, alors que tu les observes grossir et que tes petites mains sont accotées sur le four, les yeux rivés à la fenêtre. Et lorsqu’il est temps de les savourer t’entendre dire que c’est grâce à toi, que c’est aussi bon! Qu’assise sur ton vélo pour une petite balade, tu as de grands projets d’aller parcourir le monde.  Passer des heures à créer des familles, des amitiés, des ruptures, des fêtes à tes Barbies! Être victime de mode, parce que tu es la poupée de ta maman. Avoir le droit de choisir au restaurant sans compter et être spontanée sur ton choix de menu. Prendre soin d’un animal de compagnie, sans avoir à payer les factures du vétérinaire, de sa nourriture et de ses accessoires, ta seule mission est de lui donner de l’affection : quelle tâche aisée! Le moment où te faire un ami est tellement facile, un petit bonjour et quelques heures plus tard tu demandes à tes parents d’aller dîner chez ton nouvel ami. Te sentir confortable, au chaud sous un toit, te faire border et rassurer pour obtenir un sommeil parfait. Avoir une protection constante, tel un ange gardien. Lorsqu’on est malade, une main caressant notre chevelure, un moment où la douleur est presque inexistante finalement. Faire des pirouettes, des spectacles et voir la fierté dans les yeux de tes parents, avoir une petite tape dans le dos après chaque petite victoire. Aller en voyage, ne pas choisir la destination, suivre et vivre le moment présent! Être éblouie par tout, ne pas juger les autres, avoir un sentiment de légèreté.

Les années passent et vient bien vite le moment où c’est nous qui faisons ressentir cela à notre petit être humain. Lorsque j’y pense, je trouve merveilleux le mot enfance, celui qui reflète le moment présent et l’appréciation de la vie telle qu’elle est! L’enfance est la transition vers le monde adulte que personne n’a le choix d’affronter, mais les adultes peuvent faire de l’enfance une transition légère pour devenir ce genre d’adulte. Alors regarder mon fils me rappelle que moi aussi j’ai été assise à jouer et à rire avec des figurines, et que probablement, ma mère me regardait de cette même manière.

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