Ça y est. Il ne me reste que quelques jours dans la vingtaine. Bientôt, j’aurai 30 ans. Wow c’est gros. Ce n’est peut-être qu’un simple chiffre, mais ce changement de numéro m’amène à me questionner. En fait, ça fait déjà quelques mois que je me remets en question, que je prends des décisions pour être mieux. Pour être bien. Pour être plus heureuse. Sur le coup, ces choix de vie sont « tough » et parfois tu te sens un peu perdu, comme si tu venais de sauter dans le vide, mais avec le temps, tu te rends compte que tu es exactement où tu dois être. Avec le fait de vieillir, un grand ménage du printemps s’impose parfois.
Quand j’étais plus jeune, j’imaginais ma vie à 30 ans et je me voyais avec une maison, mariée avec des enfants. La réalité est que j’habite seule dans un 3 et demi et que je suis loin d’avoir des enfants. Mais c’est parfait comme ça. Ça peut être triste si tu le vois comme ça, mais je choisis plutôt de le voir comme un cadeau. J’arrive chez moi et je me sens bien. C’est mon petit repère tranquille que j’ai mis à mon goût. Je suis marraine d’une petite fille incroyable et ça me comble amplement. Je mets mes efforts à être une bonne marraine pour elle et à être assez présente dans sa vie. Je veux des enfants oui, mais un jour, quand ce sera le bon moment. Je mets mes efforts à être une bonne amie également, car plus on vieillit, moins on en a, de vraies amies. On les compte sur une seule main. Tsé le genre d’amie qui va être là dans les pires moments comme dans les bons. Le genre d’amie qui va t’inviter à souper quand tout va mal, qui va prendre le temps de t’appeler ou de t’envoyer une petite « quote » pour te remonter le moral quand ça ne va pas. Ce genre d’amie là, il faut la garder et en prendre soin. Plus on vieillit, plus on reconnaît les vraies amitiés. Je mets des efforts également à être une bonne fille et une bonne sœur, car la famille aussi vieillit et elle n’est pas éternelle. Il faut chérir les moments passés avec elle, car le temps file vite.
Je regarde derrière moi et me rends compte que j’en ai traversé des océans. Ça n’a pas été toujours facile de ramer contre le courant et parfois de ramer seule. Je regarde derrière et je ne regrette pas mon passé, ni les erreurs et pas même les détours. À l’aube de la trentaine, j’ai laissé l’orgueil de côté et j’ai appris à pardonner. À couper les liens négatifs. À souhaiter le meilleur à quelqu’un pour qui j’éprouvais de la haine et de la colère il n’y a pas si longtemps. Avec le temps, on apprend.
À quelques jours de mes 30 ans, je réalise qu’un vendredi soir à ne rien faire seule chez soi ce n’est pas la fin du monde et c’est même essentiel à son bonheur parfois. Aller souper chez tes parents un samedi soir ne fait pas de toi une « looser » non plus.
Il faut accepter que la vie, ce n’est pas toujours comme on l’a imaginée. Mais c’est correct comme ça, car chaque choix, bon ou mauvais, t’amène exactement où tu devais être. Tout ce que j’ai traversé m’a fait grandir. Si mon parcours avait été différent, je ne serais pas la même, je ne serais pas là où je suis. Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre. C’est bien fait des fois la vie, même si on ne le réalise pas toujours. C’est peut-être ça vieillir. C’est de grandir intérieurement. C’est d’apprendre à se respecter et à dire non lorsque quelque chose va à l’encontre de tes valeurs ou que tu ne le « feel » pas tout simplement. C’est d’être un peu égoïste parfois et de se mettre en premier. De ne pas se laisser atteindre par une situation, par exemple. C’est de réagir autrement à une situation qui t’aurait mis hors de toi normalement, mais qui maintenant t’importe peu. C’est d’avoir un peu plus confiance en la vie. C’est peut-être ça vieillir, c’est d’apprendre à se choisir.
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