Il y a quelques temps, j’ai rencontré quelqu’un. Après le passage obligé de la célibataire du 21e siècle sur les apps et sites de rencontre, j’ai eu la chance de tomber sur quelqu’un de formidable. Et ça n’a pas pris grand temps que nous étions pratiquement toujours ensemble, du moins, autant que possible! Et quand je dis pratiquement toujours ensemble, je veux dire qu’on habite déjà ensemble. En tout cas, il y en a un de nous deux qui paye un logement très peu utilisé. Et y’a des brosses à dent, vêtements, accessoires de toilette et même ustensiles de cuisine qui ont migré. Je ne crois pas me tromper en disant que c’est en général un signe de cohabitation!
Oui, on a peut-être fait ça vite. Ça a surpris les gens près de moi, surtout après avoir dit sur tous les toits à quel point ce serait long avant que je partage de nouveau mon espace. Mais comme on dit, y’a juste les fous qui changent pas d’idée! Mon entourage m’a questionné, de façon plus ou moins subtile, ou exprimé leur surprise. Moi, je suis parfaitement bien là-dedans!
On aurait pu continuer pendant des mois à se voir une ou deux fois par semaine, pour des dates. Aller au cinéma, au resto, faire des activités sportives ou des sorties culturelles. Apprendre à se connaître au-dessus d’un verre ou au milieu d’un sentier pédestre. Je pense tout de même que c’est en habitant avec quelqu’un et en côtoyant la personne au quotidien qu’on arrive à se connaître le mieux, et surtout, plus au naturel.
Parce que si on se voit seulement le temps de quelques heures, pour une sortie en soirée, je vais être à mon meilleur. Je vais avoir eu le temps de me maquiller, de me mettre belle. Et le contexte en soi d’une date nous porte à être plus charmeur. Ce n’est pas nécessairement la même fille que celle qui fait son ménage et sort ses poubelles en sweat pants le dimanche matin, pas peignée ni arrangée. En fait, ce n’est vraiment pas la même fille.
Mon vrai moi, tu pourras le voir quand je rentre après une longue journée de travail qui a mal été. Quand je pogne les nerfs après le saran wrap. Quand je me lève le matin et que je bougonne. Quand je suis malade et que je veux qu’on prenne soin de moi. Quand je chiale sans cesse que je veux une journée à rien faire, et qu’après une heure ou deux je me plains que je m’ennuie.
On en apprend beaucoup plus sur quelqu’un en le voyant essayer de plier un drap contour qu’en allant souper au restaurant. Les réactions dans le trafic, les habitudes de vie, la façon de se détendre après une journée de travail, tout ça est pour moi bien plus important et révélateur que n’importe quelle date. C’est dans le trafic que la vraie personnalité ressort. Pour bien connaître quelqu’un, il faut lui faire descendre Décarie un vendredi à 18h ou l’amener au Dix30 le samedi à 17h.
Bien sûr, je vais apprécier les sorties romantiques et les activités en duo, qui nous sortent de notre quotidien banal. Je vais aimer voir si tu es galant et me tiens la porte et tes choix en matière de films. Si tu te mettras beau toi aussi pour une sortie. Mais je veux aussi savoir de quoi tu as l’air à tous les jours. Le but (en tout cas pour moi!) est de passer ma vie avec l’homme qui m’accompagne. Et malheureusement, la vie est composée d’avantage de sorties à l’épicerie que de soirées-spectacles.
Il faut pourvoir être bien ensemble pendant un voyage en auto. Il faut être capable d’avoir du plaisir à faire les tâches les plus ordinaires comme la vaisselle ou le lavage. Il faut être en mesure de s’entendre sur les choix de souper. Il faut être capable d’être bien ensemble dans toutes les choses qui composent notre vie, incluant les silences. S’asseoir en silence à côté de quelqu’un pendant plusieurs minutes, chacun dans sa bulle et être bien, c’est bon signe.
Être heureux dans les petites choses, les petits moments. Avoir des fous rires à tous moments. Avoir envie de se coller peu importe l’endroit. Une caresse vite fait, un bec en passant, se tenir la main en marchant. Se réveiller et avoir envie de sourire en regardant son partenaire dormir. C’est dans les petites choses que l’amour est le plus grand.