Allégorie sur la bipolarité

La jeune femme et ses dragons

Une jeune femme, à ses heures solitaire, mais sociable ; amusante, mais quelques fois déplaisante ; imaginative, mais terre-à-terre ; passionnée, mais colérique.

Une jeune femme élevant en elle deux magnifiques dragons.

Le premier était bleu : aimable, amusant, enjoué, passionné. Il était si heureux qu’il pouvait planer sur un nuage.

Le second était rouge : triste, renfermé, déplaisant, colérique et terre-à-terre. Il était si maussade qu’il pouvait rester allongé des jours sans bouger.

Toute sa vie, la jeune femme les avait nourris et par chacun d’eux, tour à tour, elle s’était laissée emporter.

Un jour, la jeune femme trouva une clé. Celle-ci ouvrait une toute petite porte dans une partie inexplorée d’elle-même.

À l’intérieur, elle y trouva un arbre. Sur son écorce un visage se dessina.

La jeune femme était bien embêtée de trouver un arbre ainsi logé au plus profond d’elle-même. Pourquoi était-il chez elle?

Elle s’approcha donc de lui et lui demanda ceci :

« – Arbre majestueux, comment t’es-tu retrouvé ici?

– J’ai aperçu une tempête causée par deux magnifiques dragons. Celle-ci m’a emportée. Je sais que tu as besoin d’aide pour dompter ces bêtes. Je t’observe depuis un petit moment déjà.

– Arbre majestueux, dans ma tête, ces deux dragons ont grandi, se bagarrant sans repos. Ils m’entraînent dans des tourbillons desquels je ne peux me sortir. Dis-moi, Arbre majestueux, comment réussir à les dompter?

– Vers le haut, tu t’envoleras et par tempête tu vogueras pour trouver réponses à tes questions. »

La jeune femme retourna chez elle encore plus embêtée qu’auparavant.

Lorsqu’elle arriva, elle constata que les dragons n’y étaient plus, mais une gravure était apparue :

Dans le bleu du ciel, tu t’envoleras.

Le rouge de la mer, tu découvriras.

Elle toucha à la gravure et le vent se mit à tourbillonner. Elle était emportée vers le ciel. Son cœur était léger. Elle se sentait invincible. Elle sentait que ses rêves les plus merveilleux se réalisaient. Une sérénité et une paix immenses s’emparaient d’elle. Elle montait encore et encore vers le soleil, elle commença à avoir un peu trop chaud. Le bien-être restait en elle, mais le soleil la brûlait. Elle redescendit alors rapidement jusqu’au sol.

Elle posa les pieds sur un grand navire. Le ciel était devenu noir et la mer se déchaînait. Son bateau était à la dérive sur l’océan de ses larmes. Son cœur était si triste, elle n’arrivait plus à bouger. Toutes ses peurs se joignaient à elle. Toutes les tristesses de sa vie l’empoignaient au cœur et elle se crispa de douleur. Elle n’en pouvait plus. C’est à ce moment qu’elle aperçut la terre ferme où elle put enfin accoster. Elle se sentait libérée de pouvoir poser les pieds au sol.

Pour la première fois de sa vie, la jeune femme comprenait que ces deux dragons, bien qu’ils fassent partie d’elle, ne pouvaient plus prendre le contrôle. Elle devait par tous les moyens, dompter ces deux bêtes. Elle savait que ce ne serait pas facile, mais elle devait demander de l’aide afin de ne pas revivre d’autres mésaventures comme celles-ci.

Texte anonyme

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