le travail ma deuxième maison

Le travail, ma deuxième maison

Il y a douze ans, je suis entrée dans ce centre d’hébergement, du haut de mes dix-huit ans, sans me douter que j’y trouverais le père de mon enfant, en plus de très bons amis.

Le travail à temps plein, c’est 50 heures par semaine passées avec nos collègues. Au début, il y a la gêne, la méfiance, l’inconnu et la réserve. Mais, avec le temps, on apprend à connaître les gens, on sort à l’extérieur du travail pour découvrir les vraies facettes qui se trouvent derrière le ou la travailleur.euse, parce que, soyons honnêtes, on ne peut pas autant lâcher notre lousse côté professionnel versus à notre naturel dans un bar.

Avec les années viennent le confort et la complicité qui se développent en présence de nos collègues. Sans parler des gestes qui se coordonnent l’un après l’autre et le travail qui s’enchaîne naturellement. La confiance s’installe, les moments plus difficiles, côté personnel, sont compris et acceptés par ces derniers et, parfois, le travail semble plus léger.

Soyons honnêtes, je vois mes collègues plus que ma propre famille. Les moments partagés avec eux se doivent d’être agréables et drôles. Parfois, les journées sont plus calmes, quelques fois, on sent la vague d’optimisme d’une personne, la petite tape qui manquait pour continuer le quart de travail avec le sourire. Il y a des jours gris où seule une oreille attentive et sans jugement nous fait du bien. Avoir une confiance aveugle envers une personne est une rareté et est quelque chose de précieux que la vie nous offre. C’est s’abandonner face à l’autre et être prêt.e à entendre la franchise de cette personne.

Le but premier de travailler, c’est de faire un métier que j’aime, que j’ai choisi. Agrémenté de gens merveilleux, cela semble encore plus facile. Entrer le matin sans avoir l’impression d’aller travailler, c’est vraiment un sentiment inexplicable. Se sentir dans ses vieilles pantoufles le matin, entourée d’une gang extraordinaire, ça n’a pas de prix!

Certaines sont comme des mères, d’autres, plus âgées, deviennent les meilleures conseillères avec leurs multiples expériences de vie. Les plus jeunes viennent ajouter des touches éclatantes. Celles qui vivent les nuits difficiles, les otites des enfants, les nouvelles attitudes de ton 3 ans et demi. Il y a celles qui sont devenues de l’or en barre, celles qui, jour et nuit, seraient là pour toi. Celles que tu ne peux même plus appeler tes collègues, parce qu’elles sont devenues beaucoup plus.

Je remercie la vie d’avoir mis sur mon chemin, non seulement un travail que j’aime, mais des personnes exceptionnelles avec qui je continue d’évoluer en tant que personne, parce que depuis douze ans j’ai beaucoup appris. Et il y a toi, mon amour, le beau gars aux tatouages avec les cheveux noirs. Celui qui a changé ma perception de l’amour. Celui avec qui j’ai fondé ma famille.

Rares sont ceux qui peuvent se vanter d’avoir trouvé l’amour, l’amitié et la passion d’un métier dans une seule bâtisse.

Folie veronique logo auteur ariane reviseure

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