Texte anonyme sur la fertilité

La fertilité, un passage plus que difficile et non prévu

Après plus de 5 ans de relation, nous avons acheté une maison en fonction de notre désir de fonder une famille (une maison avec 4 chambres pour être certain d’avoir assez de place pour nos futurs enfants) et un petit chien. Notre complicité, notre amour, nos buts communs, on ne pouvait demander plus comme relation amoureuse. On était faits pour être ensemble, on s’était trouvés alors que nous étions à peine majeurs. Tu sais quand tu te dis que tu as trouvé l’amour de ta vie alors que tu as à peine 18 ans ! Il y en a qui cherche cette personne durant toute une vie, nous, on s’était déjà trouvés.

Le conte de fée a viré au cauchemar lorsqu’on a décidé d’avoir un premier bébé. On vit dans une société qui fait semblant qu’un bébé arrive rapidement et sans problèmes… Qui cri haut et fort qu’il a de la difficulté à procréer ? PERSONNE ! Après plus de 6 mois à essayer et ne voir aucun résultat, j’ai paniqué. Après l’arrêt de la pilule, j’ai eu mes menstruations qu’une ou deux fois. Il y avait un problème, je le sentais… Mon chum trouvait que j’étais un peu vite en affaires. Beaucoup moins stressé comparé à moi, il était de nature plus patiente aussi alors que moi je ne le suis pas du tout. Ma gynécologue me trouvait intense, elle me disait que ça pouvait prendre 2 ans avant de tomber enceinte. Soit patiente, tu es jeune, qu’elle me dît. Elle m’a fait douter, mais je savais qu’il y avait un problème. Ayant la chance d’être suivi par un médecin pour un autre problème de santé, celui-ci n’a pas hésité à me recommander à un spécialiste en fertilité.

Quand tu te rends dans une salle d’attente pour cette raison, tu as honte, tu es gêné… Tu penses que ce n’est pas normal d’avoir de la misère à tomber enceinte. Tu te rends vite compte que c’est un problème tellement fréquent et répandu, mais encore tellement tabou ! Pourquoi on ne nous a jamais dit qu’il se pouvait qu’on puisse avoir de la misère à tomber enceinte ? C’est un miracle que de porter la vie, mais on n’en est pas conscient lorsque cela arrive facilement et rapidement.

Après plusieurs tests (pas très plaisant et glamour), nous avons eu les résultats…

Je vais toujours me souvenir de cette annonce et de l’état dans lequel on se sentait. J’avais l’impression qu’on me disait que j’allais mourir d’ici quelques mois. Le médecin parlait, mais je n’entendais plus rien, c’était un écho de sa voix qui se rendait à moi. « Vous ne tomberez jamais enceinte (10 % de chance) à moins d’avoir recours à un don d’ovules (d’une sœur, d’une amie ou de façon anonyme) » Nous étions démolis à la suite de cette annonce. J’avais l’impression que ma vie me filait entre les mains. Porter la vie, avoir le bedon arrondi, porter notre enfant, le fruit de notre amour, c’était un rêve de jeune fille !

J’étais tellement contre l’idée de devoir avoir recours au don d’ovules, il n’était pas question que je me tourne vers cette option. Je suis allée en clinique privée pour obtenir l’avis d’un nouveau médecin. Il nous a conseillé d’essayer la fécondation in vitro (FIV) après 2 inséminations artificielles. Nous étions prêts à essayer ces options et aller au bout de ce projet. La fin de la gratuité pour les traitements de fertilité venait de tomber et nous devions payer plus de 10 000 $ pour tenter notre chance. Nous avons décidé de faire les sacrifices nécessaires pour peut-être avoir la chance d’avoir un bébé. Nous ne voulions avoir aucun regret plus tard, malgré le pari risqué puisque nous n’avions aucune certitude d’avoir un bébé après l’investissement d’un tel montant.

Nous avions un horaire très serré de médicaments et d’injections matin et soir (les piqûres devaient être faites toujours à la même heure). Difficile de continuer à vivre normalement pendant ce processus. Il n’y a que ça qui existe, sans compter les nombreux rendez-vous. Notre vie, c’est maintenant les traitements de fertilité. Le stress de se retrouver dans ce processus, la nouveauté, l’agenda plus que rempli avec tous les rendez-vous et la gestion de la médication.

Finalement, aucun bébé n’est venu égayer notre quotidien à la suite à ce traitement…

À suivre…

Texte anonyme

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *