Une nuit, trois jours avant mes 31 ans, ma cape de “superwoman ” a fendu en plein vol. L’atterrissage a été violent pour mon orgueil, mais nécessaire pour la partie la plus importante du corps, mon cerveau.
Une nuit, prise de panique, dans l’inconscience la plus profonde, démunie, je n’arrivais pas à comprendre ce qui m’arrivait. J’étais exténuée, incapable d’arrêter de penser à toute la liste générale du quotidien. J’ai téléphoné au travail, j’avais besoin de ma journée puisque durant la nuit je n’avais eu aucun répit de sommeil, j’avais passé une nuit blanche. Pensant qu’avec une journée j’allais être reposée et fraîche comme une rose, qu’elle fut ma déception de voir que je n’étais qu’une boule d’anxiété sur deux pattes, se questionnant à savoir pourquoi ça m’arrivait à moi? Je ne suis pas mieux qu’une autre mais j’ai toujours eu ce côté guerrière, qui affronte la vie avec un bouclier gigantesque et incassable.
La vérité est que l’on peut faire à croire à notre corps qu’on est capable de tout, de tout vouloir gérer, dans toutes les sphères de notre vie, sans demander d’aide, mettre tout sur ses épaules, en demander plus que l’on en est capable et continuer jour après jour. Jusqu’à ce fameux jour où notre cerveau n’en peut plus, où l’on ressent la fatigue traverser notre chair, pleurer pour sortir le trop plein qui remplissait la boule d’orgueil que l’on traîne tel un boulet, le cerveau qui surchauffe et qui ne laisse plus entrer aucune information puisqu’il doit nous faire comprendre que l’on s’est oublié.
Se regarder dans la glace en se demandant pourquoi nous avons aidé tous les gens autour de nous, sauf nous-même. Se culpabiliser juste à penser que nous devons apprendre à le faire. Se replonger dans le passé, pour se redécouvrir et s’obliger à être notre priorité. Oui, je suis une maman, une blonde, une sœur, une amie, une préposée aux bénéficiaires, mais j’ai compris que je ne peux pas prendre soin des autres si je ne le fais pas avant tout avec moi-même.
On ne choisit pas quand cela surgit. Le jour de mes 31 ans, j’étais fatiguée, je me demandais pourquoi je m’étais mise dans l’ombre aussi longtemps. Mais je découvre que je me suis offert le plus beau des cadeaux. Je me suis mise en arrêt de travail, j’ai pris soin de moi, je me suis écoutée avant de m’effondrer de tout mon long. Bizarrement dans cette histoire, j’ai ressenti le besoin de me sauver, le départ était déjà enclenché, je pensais à moi sans le savoir.
Vous vous connaissez mieux que quiconque, mieux qu’un médecin, la famille, le conjoint, etc. Écoutez-vous, ce que vous ressentez n’est pas une illusion. C’est votre corps qui vous lance un message. Moi je l’ai entendu et j’en suis plus qu’heureuse. N’hésitez pas à demander de l’aide, à dire quand ça ne va pas et débarrassez-vous de ce poids qui pèse lourd sur les épaules. Vous allez en ressortir plus fort et le temps pour le réaliser sera moins long que lorsqu’on veut ignorer les signes.
Se choisir, devenir notre priorité n’est pas égocentrique mais nécessaire. Nous devons être bien pour pouvoir semer le bien alentour de nous et pour pouvoir prendre soin de ceux qui nous entourent. Savourez les petites choses qui nous rendent heureux, trouvez le bonheur dans les petites choses que la vie nous offre. Ne rien prendre pour acquis. Cette pause m’a été d’une aide énorme dans ma vie. Le faire sans se sentir jugée, entourée des gens que j’ai choisis pour affronter cette épreuve qui s’est transformée en leçon de vie.
À force de vouloir toujours rester forte, on se rend compte que l’on s’épuise sans s’en rendre compte et qu’au fond, nous sommes un être humain et non un super-héros!
Être performant à tous les niveaux, constamment, ça apporte quoi finalement? Vous ne gagnerez pas de prix malheureusement. Demander de l’aide n’est pas signe de faiblesse mais plutôt signe de sagesse de se prendre en main. Un jour à la fois, une chose à la fois et qui sait si vous allez être là demain? La vie est précieuse et nous devons nous traiter tel un bijou.
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Francine Charest
Chère Véro,. Bravo pour ton partage, et bravo! De prendre soins de toi. Le bonheur ne se trouve pas dans les extras mais bien à l’intérieur de toi. C’est un cadeau que de le faire rayonner! Gros bisous et continue à prendre soins de toi