À toi mon amie qui n’a pas encore d’enfant

À toi mon amie qui n’a pas encore d’enfant, je veux que tu saches que ma vie n’est plus la même depuis que je suis devenue maman. Je n’ai plus autant de temps à t’accorder c’est vrai, mais un jour tu comprendras à ton tour ce que c’est d’avoir deux petits bonhommes qui ne dépendent que de toi pour vivre. Ces petits êtres joyeux et parfois grognons qui décident de tes journées. C’est difficile de planifier quelque chose à l’avance, merci de rester patiente. Parfois, je me sens trop fatiguée pour sortir. Ne m’en veux pas si je te choke parce que j’ai une occasion de dormir ou d’avoir un moment d’intimité avec mon chum, parce que tu sauras que ce sont deux choses auxquelles tu n’as pas beaucoup accès dans les premiers temps. Ne m’en veux pas non plus si j’arrive cernée et mal coiffée à nos rendez-vous de filles, car le peu d’énergie que j’ai, je le dépense pour mes enfants que je dois faire boire et nourrir, que je dois endormir, divertir mais surtout aimer.

Tu comptes toujours autant pour moi, je te rassure, mais c’est terminé le temps où on pouvait se texter toute la journée, sortir prendre un verre jusqu’à minuit passé, aller magasiner et dépenser sans trop compter. Je n’ai plus le budget pour nos sorties ni même de temps pour ça non plus. Ou du moins, quand j’en ai, je te traîne dans les boutiques d’articles de bébés. Parce que oui, quand on est maman, on finit par s’oublier et on pense juste à eux. Parce que pour toi, l’important c’est qu’ils ne manquent de rien. Mais un jour, tu comprendras à ton tour.

Tu dois aussi me trouver chiante de parler de mes bébés à journée longue. J’en suis fière tu sais. Ils sont si impressionnants ces petits bout’choux là, tu verras. Un moment, ils te mettent à boutte et la seconde suivante, ils trouvent le moyen de se faire pardonner en te faisant rire aux éclats par leurs petits gestes anodins.

Un beau jour, qui sait, ce sera toi qui me parleras des exploits de ta progéniture, et c’est moi qui t’écouterai attentivement et avec intérêt car j’aurai passé par là moi aussi. Tu dois me trouver encore plus insupportable depuis que j’ai accouché de mon petit dernier. Bin oui, je vais avoir encore moins de temps à t’accorder. Bin oui, je suis encore plus épuisée, j’ai encore moins le goût de sortir. Pendant ma grossesse, je devais dealer avec mes vilaines nausées du matin, mon gros ventre encombrant, les canicules qui n’en finissaient plus de finir, les sautes d’humeur imprévisibles, les hormones déréglées, mon p’tit d’un an et demi qui me chialait après si je ne lui donnais pas assez d’attention et sans parler de mes nombreuses pertes de mémoire. Ouf! Je sais, je n’ai pas été évidente à gérer depuis la dernière année, mais un jour tu comprendras.

Avoir des enfants c’est merveilleux, mais très demandant physiquement et mentalement, alors ne sois pas fâchée si j’oublie de répondre à ton texto d’après-midi, ou si je passe une et parfois même deux semaines sans t’écrire ou te tagguer sur un article ou si j’oublie même d’aimer une de tes publications ou ta photo de cueillette de pommes avec ton chum sur Facebook. Il se peut fortement que je ne vois pas toute ta vie défiler dans mon fil d’actualité au peu de temps que j’ai à y naviguer.

Pardonnes-moi. Mais tu sais ma chère amie, malgré tout ce chambardement dans ma vie, je t’aime encore autant et saches que tu auras toujours ta place dans ma vie. Puis un beau jour peut-être, ce sera à ton tour de t’excuser de ton manque de temps, car tu auras toi aussi un ou deux et même trois p’tits loups à faire vivre et je te répondrai:

“Je comprends mon amie”.

 

Catherine AL alix marcoux

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