Vous êtes prêts? Je vais me mettre à déblatérer comme une personne âgée, alors que je viens à peine de souffler mes 30 chandelles et c’est ce qui est le plus désolant là-dedans. Ce que je veux dire, c’est qu’en moins de 20 ans, l’Halloween a perdu à mes yeux beaucoup de valeurs.
Dans mon temps, la féérie de cet événement commençait un bon 2 semaines avant LA journée de l’Halloween. Celle que tout le monde attendait avec impatience et fébrilité. Celle où il y était permis de devenir n’importe qui que nous rêvions d’être : un cowboy, une sorcière, un clown, un monstre, un bébé (qui n’a pas revêtu les deux lulus, une suce et un pyjama?), etc. Toutes les maisons du quartier étaient décorées, sans exception et pas que des petites décorations, mais la totale! Il y avait aussi le Village de l’Halloween à Ste-Annes-Des-Plaines où les décorations étaient hallucinantes : des serpents géants fabriqués avec des tuyaux souples, des accidents de voitures sanglants, un écrasement d’avion dans un arbre, un arbre fantôme et le village de L’étrange Noël de M. Jack avec une fontaine de sang. De quoi faire lever le poil de bras à tous ceux qui ont gardés leur cœur d’enfant.
Je me rappelle préparer les sacs de confiseries avec ma tante. On s’installait sur la table de cuisine avec les sacs, les suçons, les rockets, les barres chocolatées contenant des arachides, les tires pas mangeables que nos parents adoraient mais qu’elles donnaient du fils à retordre à leur dentier et finalement les cigarettes Popeye. Parce que oui, quand on était petits, on se fabriquait de fausses cigarettes et on chantait «J’ai du bon tabac dans ma tabatière». Heureuse que ma fille ne vive pas cette petite partie promotionnelle pour la tabac. DOUBLE FIOU! FIOU! FIOU!
Nous faisions nos petits sacs et on brochait le tout avec l’idée que les enfants seraient si heureux de cogner à sa porte. Avec ma maman, nous décorions nos citrouilles et recueillions les graines à l’intérieur de celles-ci enfin de les enfourner et les déguster. Miam miam! Tradition que je perpétue avec ma fille, après avoir été cueillir notre propre fruit orangé dans les champs de St-Augustin. Ma mère était aussi excellente pour fabriquer des décorations grandioses et nous participions avec elle à ses réalisions. Plaisir assuré!
La semaine de l’Halloween était le festival du film d’horreur et les films familiaux classiques du style Casper, L’étrange Noël de Mr. Jack, Ghosts Busters et Abracadabra. Cinéphile que je suis, j’étais au paradais!
Et LA journée de l’Halloween, quel moment magique! On se levait à l’aurore afin de préparer nos costumes et notre maquillage. On allait à l’école où une tonne d’activités nous attendaient. Le soir venu, on se dépêchait d’engloutir nos repas pour courir l’Halloween. Les petits bambins commençaient leur tournée à 16h30. Ensuite, c’était notre tour. Bonbons et frayeurs étaient au rendez-vous à chaque porte. Dans mon temps, il était permis de faire une petite peur aux enfants. Les messieurs déguisés en épouvantail ou autre créature, bien camouflés dans leur décor, se mettaient à bouger au moment opportun pour nous faire sursauter. Notre taie d’oreiller, nous servant de sac à friandises, était pleine à craquer après seulement une rue. Nous savourions chaque moment relié à cette fête.
Maintenant, les gens n’achètent plus de bonbons car les magasins les vendent à des prix exubérants. On voit des maisons un peu décorées par-ci par-là, mais sans plus. Je vois même des gens circuler en voiture avec leurs enfants pour faire le porte à porte. Et parfois les enfants ont même l’audace de dire… «C’est tout?» en recevant leurs bonbons. Ben voyons!
Je m’ennuis de ce qu’était l’Halloween de ma jeunesse et je regrette que ma fille ne puisse jouir de ce plaisir. Peut-être que tous les gens nostalgiques comme moi réussiront à ramener l’Halloween du temps? Je le souhaite ardemment!
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