parlons poils

Parlons poils

Cet été, je me suis fais dévisager et traiter de mal propre dans le métro par deux jeunes filles pas du tout polies. Pourquoi? Parce que mes jambes arboraient de la pilosité. À peine, d’ailleurs! J’aurais pu les envoyer chier, car elles le méritaient amplement pour avoir jugé ma personne. Cependant, je leur ai simplement dit que ce n’était pas de leurs affaires et de regarder ailleurs. Si j’ai été blessée? Oui et non. D’un côté, c’est certain que j’ai eu un petit pincement au cœur et que je me suis questionnée; est-ce que je devrais recommencer à me raser les jambes si je veux porter des robes? Par la suite, je me suis ressaisie. Si j’ai arrêté de le faire, c’était pour moi. Mes poils ne me dérangent pas. Ils ne sont presque pas apparents sur mes jambes et j’haïs me raser. J’aime mes poils, bon. J’avoue que j’ai hésité longtemps avant d’être libre de me raser ou non. La société met tellement de pression aux femmes d’être parfaites et douces que je craignais l’opinion des autres. Depuis, j’ai lu tellement d’articles sur les femmes ayant pris la décision de faire tout simplement ce qu’elles avaient envie, que j’ai moi aussi assumé.

Je me rase les aisselles et la madame (oui c’est comme ça que je la surnomme), mais pas mes jambes. C’est mon choix, à moi. Je m’occupe aussi de la pilosité de mon visage, mais pas de mes sourcils. C’est mon choix à moi. Je ne comprends pas pourquoi les gens ont tant d’opinions sur le corps des autres. Pourquoi la pilosité féminine doit être limite un règlement d’état? L’humain a du poil, qu’il soit masculin ou féminin, un corps a de la pilosité. Je crois que c’est quelque chose de personnel et qu’il n’est en rien lié à l’hygiène, si le dit poil est bien entretenu, comme par exemple les cheveux ou la barbe, non?

Bref! Maintenant, vous savez que moi, je ne me rase pas toujours les jambes, pis que c’est ben correct comme ça!

J’ai posé la question à l’équipe et voici ce qu’elle avait à dire :

«Moi, j’ai pour mon dire que chaque femme doit faire ce avec quoi elle est à l’aise. Moi, je suis plus à l’aise de m’épiler. Je suis très pâle et j’ai le poil foncé, donc quand ça devient long ça commence à me déranger. Mais surtout l’été quand je sors mes jambes. L’hiver, comme elles sont cachées, je ne les vois pas. J’ai pas vraiment d’opinion concernant les poils des autres. J’avoue avoir déjà été surprise de voir des vidéos avec des tresses aux aisselles. Je sais que moi, je me rendrais jamais là, mais je reste d’avis : nos poils, notre corps, notre choix. » – Catherine Héroux

«À chacun son opinion sur le sujet, mais pour moi, pour mon corps, c’est important de toujours être bien rasée et ce, de partout. Moi, je me sens bien dans mon corps quand je suis sans poils. Bien sûr, il va m’arriver l’hiver de passer une semaine et demie, voire 2 semaines, à ne pas me faire les jambes comme tout le monde, mais quand ça devient moindrement long, je ne me supporte pas et je rase! Et sous les bras, c’est non discutable. Du moins, pour moi!  » – Catherine AL

«J’ai participé au mouvement Maipoils cette année! Je suis plutôt habituée de m’épiler, mais je voulais essayer pour voir quel serait mon regard sur ces poils que j’épilais tout le temps et puis pour voir aussi le regard des gens qui m’entouraient (conjoint / ami.e.s). Je n’ai pas réussi à tenir tout le mois sans m’épiler.  Au départ ça ne me gênait pas, mais il faisait beau, je mettais des jupes et des hauts bras nus et je me sentais chaque fois obligée de me justifier auprès de mes amies si elles regardaient mes poils! Et je me cachais derrière le mouvement pour justifier pourquoi j’avais des poils. Pour mon conjoint, il l’a accepté mais a fait quelques remarques pas négatives, mais du genre « ça ce termine quand? ». Finalement, ça m’a appris que le poil a quand même quelque chose de très féminin! Et, que si on se sent bien avec, alors laissons-les vivre. Et puis, on peut avoir du poil, mais faire quelque chose de joli avec. Entre nous, l’hiver ça tient au chaud. 😉 » – Céline Guérin

« Son propre corps. Pendant -trop- longtemps, j’ai eu ultra honte de tout ce qui est poil sur moi, et ce n’est pas toujours évident encore, mais je lâche prise beaucoup plus. Pourquoi la moitié de la population devrait se raser selon les standards de beauté? Ça ne fait aucun sens. Que tu veuilles te raser ou pas, c’est ton corps, ton choix. » – Ariane Martineau

« Il y en a pour tous les goûts! Par exemple, moi, j’aime les pommes, mais pas les kiwis et encore moins la luzerne . Plus sérieusement, le port du poil est un choix bien personnel et doit être respecté, même si on sait très bien que des gens peuvent mettre fin à une relation juste à cause de ça. C’est illogique, navrant, mais pourtant bien réel, hélas… » – Fred Le libre penseur

«C’est une construction sociale récente. Les femmes en Amérique du Nord se rasent les jambes depuis les années 1950 seulement. C’est tellement bien intériorisé que l’on se sent laide et mal dans la peau si on oublie de le faire avant un rendez-vous ou même juste pour aller faire l’épicerie. Je me rappelle que, dès le primaire, je me trouvais trop poilue. Poils foncés sur les jambes et sourcils fournis, je n’aimais pas ça. J’ai commencé à me raser à 13 ans pour la sortie de fin d’année pour aller à La Ronde. Mais je suis du genre très «low maintenance». Je ne me maquille pas, mes cheveux doivent se coiffer en 3 minutes. Alors le rasage, je ne le fais pas tellement durant l’hiver. Sauf pour les aisselles, je trouve qu’il fait trop chaud avec du poil. J’aimerais dire que je suis à l’aise avec mon poil, mais ce n’est pas vrai. Je suis moins stressée qu’avant quand j’ai une repousse de quelques jours, mais il reste que je ne me rends jamais à des poils d’un centimètre de long non plus. Mon chum s’en fout pas mal, après 17 ans ensemble, il s’est habitué, haha! De toute façon, je ne le gosse pas moi avec sa barbe qui pique et qui me «scrape» la face!?!  Tout ça pour dire que la maternité a amené son lot de changements hormonaux et je me retrouve avec des poils plus foncés au visage. Ça, je le vis plutôt mal. J’utilise un produit pour les pâlir. Et les trop indisciplinés, je les enlève, comme lorsque je m’occupe de mes sourcils. Je déteste profondément avoir à m’occuper de mon bikini et et mes problèmes de poils incarnés me mettent toujours dans une certaine ambivalence : est-ce que ça vaut vraiment la peine? Aussi, j’aimerais pouvoir inculquer à mes filles qu’elles sont et seront toujours magnifiques, peu importe les choix qu’elles feront pour elles et non pour les autres. Comment expliquer à une enfant de 5 ans que maman se rase, mais pas papa? Ça n’a pas de logique autre qu’un discours bien imprimé dans notre imaginaire collectif. Bref, oui ça me fâche ce double-standard, mais je n’arrive pas encore à m’en détacher. » – Catherine Duguay

«Moi je n’aime pas les poils, mais je suis d’accord que tout le monde est maître de son corps et fait ce que bon lui semble. Moi je me rase tous les jours ou presque, parce que je n’aime pas attendre quelques semaines avant d’aller me faire épiler. Je peux bien sauter une journée ou deux l’hiver, parce que tsé ça fait quand même du bien de prendre un break du rasoir, mais, en général, j’apprécie beaucoup la peau douce comme un bébé. » – Jennifer Martin

Et vous, quel est votre opinion à ce sujet?

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