procréer ou pas

Procréer ou ne pas procréer; là est la question!

L’autre jour, j’étais dans ma voiture en route pour le boulot quand j’ai entendu à la radio la chronique de Josée Boileau à l’émission Gravel le matin. Il s’agit d’une chronique troublante qui parlait du documentaire Anthropocène – L’époque humaine. Vous en avez certainement entendu parler! Ce documentaire fait état du choix de certaines personnes qui refusent d’avoir des enfants afin de leur épargner ce qu’ils auront à vivre dans un futur proche, en raison de la détérioration actuelle de la planète.

J’avoue que le concept peut drôlement choquer ou susciter une profonde réflexion. Je vous confirme qu’entendre de tels propos en étant enceinte ébranle fortement. Plus j’avançais sur la route, plus une boule se formait dans mon estomac. Est-ce que j’écoute l’entrevue jusqu’à la fin ou je ferme la radio? Non, je n’irai pas voir ce documentaire, ce serait trop difficile actuellement pour mon cœur fragile. Une chose est certaine, jamais je ne pourrai regretter d’avoir mis mes enfants au monde! Cependant, l’avenir que la société a à leur offrir me laisse en effet soucieuse et perplexe.

La question ne s’est jamais posée avant, mais avant de concevoir ce troisième enfant, j’ai posé la fameuse question à mon chum : Est-ce vraiment la bonne chose à faire de mettre un enfant au monde dans le contexte actuel? Il m’a répondu du tac au tac: « Oui, sinon c’est abdiquer. Nous transmettons nos valeurs à nos enfants, il faut croire en eux et leur faire confiance. »

J’ai aimé sa réponse. Elle venait confirmer ce que je pensais. Je suis peut-être naïve, mais j’ai besoin de demeurer positive face à ce grand défi et lancer la serviette n’est pas une option.

Toujours dans mon auto, j’écoute Josée Boileau se payer la tête de cette même réflexion. Les parents qui croient que les valeurs transmises à leurs enfants auront un réel impact sur le futur. Ouch!

Si je me fie à mon expérience personnelle, j’ai beaucoup appris de mes parents et bien souvent, la pomme ne tombe pas loin de l’arbre. Ma mère avait, même il y a 40 ans, une conscience écologique en avance sur son temps. J’ai été élevée au lavage des ziplocs, à  l’économie d’eau potable, au végétarisme et à la réutilisation des différents biens. Bref, sans le savoir à l’époque, elle adhérait en grande partie aux grands commandements de Béa Johnson sur le zéro-déchet : Refuser, Réduire, Réutiliser et Recycler. Il ne manquait que le compost.

Comment faire une différence?

Saviez-vous que le Canada fait piètre figure à l’échelle mondiale? Selon le classement de Global Footprint Network, le Canada se classe au cinquième rang des pays pour l’importance de son empreinte carbone, tout juste derrière les États-Unis. C’est loin d’être glorieux! De plus, nous sommes beaucoup moins nombreux au pied carré que d’autres pays qui pourtant sont de moins grands pollueurs. Il y a matière à réflexion sur nos habitudes de vie.

On peut blâmer la classe politique pour son manque de courage, oui, mais on peut aussi regarder nos propres comportements. Acheter, c’est voter! Nous avons tous notre part de responsabilités.

De notre côté, afin de ne pas se décourager, nous essayons en famille de prendre un défi à la fois. Nous tentons de réduire le plus possible notre consommation et surtout de limiter au minimum l’achat d’articles neufs. Nous expliquons du mieux possible aux enfants l’impact de nos gestes sur la planète afin qu’ils puissent à leur tour faire des choix éclairés. Ça va du choix entre le pot de mayonnaise en vitre ou celui en plastique à l’épicerie jusqu’à la provenance d’un tel ou autre produit.

Notre impact réel sur l’environnement avec ces petits gestes est minime me direz-vous et vous avez bien raison. Mais est-ce une raison pour abandonner? Et si un comportement enviro-responsable devenait la ligne de pensée de la majorité? Peu importe les retombées, grandes ou petites, faire attention à la planète en limitant notre consommation me semble un principe de base à inculquer à mes enfants.

J’aime mes enfants plus que tout au monde et au grand jamais je ne voudrais les mettre en danger. J’ai cependant le désir de leur faire confiance et de croire en leur plein potentiel.

Et si le monde dans lequel nous vivons actuellement avait besoin d’un grand choc pour se réveiller et enfin nous amener à sortir de notre nombrilisme collectif?

Fanny Poisson Audrey photo de signature

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