La fois où...je me suis fait insulter

La fois où… je me suis fait insulter par des trolls sur Internet

C’est bien connu, donner son opinion sur Internet en 2019 est un sport dangereux.

Derrière leurs écrans, même les plus faibles se sentent supérieurs aux plus grands dirigeants de ce monde. On peut tout dire à tout le monde sans nécessairement faire face aux conséquences.

Cachés derrière des pseudonymes et des photos anonymes, les trolls écrivent des phrases cruelles sans aucune considération envers les gens à qui elles s’adressent. Avec des majuscules, des emojis, des gifs, des photos ou encore des montages, on peut répondre de multiples façons à tout et tout le monde sur Internet.

Ceux qui ont le malheur de ne pas avoir les mêmes valeurs ou les mêmes façons de voir les choses que nous sont prompts à sortir des phrases blessantes, des commentaires méchants complètement gratuits dans le but de faire réagir ou de carrément faire du mal.

C’est en sachant tout ça pourtant que je me suis quand même risqué à émettre mon opinion sur une page s’adressant aux fans des Canadiens de Montréal. Si j’ai une grande connaissance de notre sport national, je ne peux quand même pas prétendre à un poste d’entraîneur ou de directrice générale. J’aurais manifestement dû me souvenir de ce fait avant d’y aller de mon petit commentaire à propos de la blessure controversée de leur joueur vedette.

J’émets parfois mon opinion sous des articles qui traitent de sujets qui me tiennent vraiment à cœur ou que je juge complètement inappropriés et ceux-ci sont toujours bien reçus. Je m’efforce d’être objective, de connaître le sujet et de m’exprimer dans un langage approprié avec un français très respectable. Pour ma part, j’accorde toujours plus d’attention aux personnes qui procèdent de la même façon dans leurs commentaires. Je sais que la facilité à s’exprimer et à écrire correctement la langue française n’est pas donnée à tout le monde, mais je crois que si tu prends le temps de bien rédiger ton opinion, de manière réfléchie et non spontanée, il y a plus de chance que ton message passe mieux.

Mais ça, c’est mon opinion sur le sujet.

C’est lorsque j’ai commencé à récolter des commentaires haineux sous la publication de la page en question que j’ai réalisé que certains sujets sont des terrains plus glissants où s’aventurer.

La politique, l’argent, notre système de santé, la sexualité et même la maternité sont des sujets que j’évite habituellement sur Internet. Je lis les articles, les commentaires, mais je m’abstiens de répondre à la plupart, parce que je sais à quel point il est facile de perdre le contrôle dans une conversation qui se déroule derrière des écrans et que ces sujets sont les plus susceptibles de déraper.

Mais après mon expérience et surtout après avoir pris connaissance de la controverse entourant Maxime Comtois, le capitaine de l’équipe canadienne de hockey junior, je peux désormais classer le sport dans cette catégorie. En effet, lors du championnat mondial de hockey junior, le joueur de 19 ans a fait face à de virulents commentaires sur les réseaux sociaux à cause de son tir de pénalité raté lors de la période de prolongation. L’équipe a par la suite perdu la partie et s’est vue éliminée par l’équipe finlandaise. Maxime a reçu des dizaines de messages, les pires lui suggérant de mettre fin à ses jours après cet échec. Je suis encore sous le choc de la violence des mots utilisés à l’endroit d’un garçon d’à peine 19 ans. Je t’invite d’ailleurs à lire ICI, le message qu’il a adressé à ceux-ci sur son compte Twitter quelques jours plus tard.

À la suite de cet étalage de la bêtise humaine, j’aurais dû une fois de plus penser à m’abstenir de passer un commentaire sur la page consacrée en grande majorité au tricolore. Comme quoi, il faut parfois se brûler une première fois pour apprendre de ses erreurs.

Tout ça pour dire que, quelque jours après cet événement qui a fait la une des journaux, j’ai reçu, pour la première fois, des insultes de la part de trolls qui n’ont trouvé rien de mieux à faire que d’utiliser un langage ordurier pour me remettre à ma place et me faire regretter d’avoir osé exprimer mon opinion.

Certains m’ont dit que je devrais me contenter d’être belle et de me la fermer, une autre m’a dit que je devrais me taire parce que je ne disais rien d’intelligent et le plus cinglant de tous m’a même accusé d’être « mal baisée ». Des propos qu’on lit avec stupeur, mais aussi avec une certaine fascination. Hypnotisée par ces commentaires méchants, je n’ai pu m’empêcher de cliquer sur leurs profils pour essayer de comprendre d’où pouvait provenir leur aversion envers moi après quelques mots affichés dans les commentaires.

J’ai vite décidé de passer à autre chose et de prendre encore plus conscience des propos que je peux émettre sur la Toile.

Si quelques personnes ont semblé accorder de la crédibilité à mes propos, c’est ceux qui m’ont insulté qui ont occupé mon esprit et m’ont montré à quel point la haine sur Internet n’est pas un sujet qui s’essouffle en ce début de l’année 2019.

Même après avoir fait l’objet de nombreux documentaires ou de plusieurs séries-chocs, les trolls sont plus actifs que jamais et ne semblent pas vouloir arrêter leur travail de démolition.

Et ceux qui pensent qu’ils n’entrent pas dans la catégorie des trolls en commentant de manière négative la coiffure d’une vedette, détrompez-vous. Même chose si vous insultez l’auteur de votre téléroman préféré parce que vous n’êtes pas satisfaits de sa manière de boucler les intrigues.

Les trolls prennent forme de plusieurs manières et à différents niveaux. Ne tombez pas dans le piège.

Internet peut être une incroyable plateforme et peut même sauver des vies.

Tout comme elle peut en détruire.

Et c’est ce qui est le plus inquiétant.

Photo de signature pour Jennifer Martin.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *