“Tu n’étais qu’une histoire sans lendemain. Nous avons eu du plaisir ensemble mais ce sera tout pour moi. Je suis désolée. Bonne chance pour la suite.” Ces mots, on me les a déjà écrits sur un bout de papier laissé sur le coin de ma table de chevet, à l’époque où les relations n’avaient pas encore les mêmes priorités qu’aujourd’hui.
Ça vous rappelle des souvenirs? Une situation particulière? Ou peut-être avez-vous rêvé de dire ça à quelqu’un pour qui, au bout du compte, n’en valait pas le coup? Oui, je sais… C’est navrant. Très navrant même. Mais ça ne veut pas dire qu’il faut baisser les bras pour autant, car cette relation n’était rien de plus qu’un lot de circonstances. Autrement dit, je pourrais interpréter ça comme un mauvais timing, rien de plus.
Le plus difficile dans toute cette affaire est d’accepter ce qui vient de se passer. Qu’on soit la personne qui largue ou l’inverse, il y a un goût amer qui nous reste dans la bouche parce qu’on a toujours l’impression que c’est une relation brouillonne dans laquelle on ne veut jamais se retrouver. C’est comme si on perdait encore une fois notre temps. Il y a des relations sur lesquelles on passe vite l’éponge, mais qu’arrive-t-il lorsqu’un amour sincère et puissant s’installe chez l’un et reste inexistant chez l’autre?
C’est comme si on tenait à chercher le mot “enfin!” écrit sur le coeur de la personne avec qui on venait de partager notre lit, juste parce qu’on n’a plus le désir de fouiller, encore, dans la fameuse botte de foin pour trouver la foutue aiguille perdue en cours de chemin! C’est amusant de jouer au jeu des serpents et des échelles, mais ça énerve de pogner le serpent à la case n°97 et retomber à la case n°6…
Je pense que c’est dans ce genre de relation que naissent les plus grandes frustrations. Les différences sentimentales peuvent être si grandes qu’elles peuvent aussi créer à elles seules le goût de ne plus vouloir aimer quelqu’un par la suite. Je trouve ça dommage, car je ne crois pas que nous devrions nous priver d’aimer à nouveau après une expérience du genre. Si j’avais eu ce réflexe dès le début de mes relations maladroites et inexpérimentées, j’aurais évité toutes autres fréquentations dès l’âge de 18 ans!
Je crois plutôt qu’il faut se donner le droit de vivre de nouvelles aventures sentimentales parce que c’est à travers elles qu’on en apprend plus sur soi et sur l’influence qu’on peut exercer chez les autres. Couper les ponts dans cette sphère de notre vie revient en quelque sorte à tuer une partie de nous. Il est plus facile d’abdiquer suite à un échec que de se retrousser les manches et reprendre là où nous étions rendus. Je sais, cette façon de lancer la serviette survient généralement sur le tard et non dans les premiers milles de notre vie d’adulte. Il reste que de refermer la porte et la verrouiller par la suite est, selon moi, la meilleure façon de passer à côté de belles opportunités d’apprentissage. À ceux et celles qui croient avoir tout vu dans leurs relations passées, je me permets de dire que vous avez complètement tort. À moins que vous ayez fréquenté tout le monde sur la planète avant de tirer une si grande conclusion.
Ce dont je doute, évidemment…

