Je ne suis pas très matinale, je ne crois pas que je l’ai jamais été. Je me souviens qu’au secondaire, je rushais pas mal à me lever, que je ne prenais même pas le temps de déjeuner, parce que j’avais juste le temps de m’habiller et de courir vers l’autobus. Une chance que je prenais un bain la veille. Je dis un bain, mais c’était plutôt un spa. Je mettais l’eau ultra chaude, avec un truc quelconque dedans pour ajouter une bonne odeur, je m’y étendais pendant beaucoup trop longtemps et j’écoutais le silence. Le fait que la deuxième salle de bain se trouvait dans le sous-sol, loin des pièces occupées – les chambres, la cuisine, la salle à manger et le salon – permettait au silence de bien être présent et je pouvais mettre ma tête sous l’eau et l’entendre au travers des bulles qui rentraient dans mes oreilles et me chatouillaient à chaque fois. Pendant que je submergeais 95% de mon corps sous l’eau – je faisais attention de laisser mes yeux et mon nez en dehors, au cas ou je me serais endormie, plusieurs choses me passaient par la tête. Je saurais pas dire quoi exactement, vu que ça fait environ 15-20 ans de ça, mais je me souviens quand même que je me sentais calme, malgré les montagnes russes du secondaire. L’adolescence qui te rentre dedans, y’a personne qui t’y prépare. Tu te sens souvent seul.e au monde, pis tout est tellement amplifié. En repensant à mes problèmes de l’époque, c’était minime (avec le recul), mais quand ça m’était arrivé, je ne savais pas quoi faire, je me sentais très lonely et je croyais être seule à vivre ces émotions et ces hauts et bas si intenses. Par contre, je peux dire que je me suis toujours trouvée très positive. Je n’ai jamais baissé les bras, malgré le bullying, venant de personnes proches ou moins. J’avais toujours en arrière-pensée que ça allait passer. Et j’avais raison. Les enfants, c’est mean. Et souvent sans raison valable. J’avais pas d’estime de moi, mais still, je savais que je valais mieux que ça. L’estime de soi. Paraitrait que c’est sexy. J’saurais pas dire, parce qu’elle est souvent passée en parallèle de moi. Elle s’en vient de plus en plus proche de moi, pis j’risque de foncer dedans à un moment donné. J’ai presque hâte.
