Ah, finir mon bac. Ce moment qui, pour moi, dans ma famille, a pas mal toujours été le but des études. Secondaire, cégep, université, travail? C’était pas mal ça le chemin tracé, pour moi, et un peu par moi, peut-être? Maintenant que je suis à moins de trois mois de la fin, qu’il ne me reste que cette session-ci et que j’aurai donc mon diplôme en main rendue-là (si tout va bien, on croise les doigts quand même!), les questionnements se multiplient.
D’une part, c’est évident que je ressens de la fierté, un sentiment d’accomplissement. Je vais terminer et, avec ça, une longue et importante étape se complète aussi. C’est un peu un grand bravo pour tous ces efforts, toutes ces années. Un sentiment de soulagement aussi, un relâchement.
Mais y’a aussi l’autre côté, celui qui me fait douter, celui qui me fait peur.
Justement, c’est une si grande étape. L’automne prochain sera le premier, pour moi, où je ne retournerai pas sur les bancs d’école, où je ne commencerai pas de session, ni de stage. Cela fait tellement d’années que septembre rime avec le retour à l’école, où je vogue au rythme des sessions et des congés scolaires. C’était un peu ma base, autour de laquelle j’érigeais tout le reste. Désormais, cette base disparait et je dois en créer une autre.
Qu’est-ce que je vais faire après?
Qu’est-ce que je devrais faire après?
C’est la première fois où je pourrai, mais
aussi où je devrai, choisir pleinement ce que je ferai. Et ça, ça me fait peur.
C’est la première fois où le chemin n’est pas déjà tracé, où il n’y a pas de
petits pas déjà faits, dans lesquels je peux marcher. La première fois où ma
vie, mon quotidien, ne seront pas rythmés par les cours et les journées de
stage.
La base que je me construirai? Honnêtement, je n’en ai présentement aucune
idée.
À mes yeux, les options sont à la fois si nombreuses et si restreintes. C’est là exactement, où tout se complique et s’embrouille.
Continuer comme je l’ai fait les années précédentes : petite pause et emploi d’été?
Continuer mon parcours scolaire : certificat, maîtrise?
Prendre une pause tout simplement : s’arrêter?
Voyager?
Ou commencer pour vrai, ce qui me fait si peur? Commencer à rechercher un emploi dans mon domaine, travailler à temps plein?
J’aime ça, mais j’ai encore si peur.
Peur de ne pas être capable;
Peur que ma formation n’ait pas été suffisante;
Peur que je ne sois pas prête au marché du travail;
Peur que ce marché du travail ne laisse pas place à l’erreur;
Peur de me retrouver dans un contexte différent que celui auquel je suis habituée;
Peur de quitter la position d’apprentissage.
Terminer en avril, ça représente tellement d’inconnu pour moi.
Avec ces questions, inévitablement, je me demande aussi ce que les gens attendent de moi. Ce que les autres font. Je sais que je ne trouverai pas réponse à mes questions dans la comparaison, mais c’est une de mes préoccupations quand même : ne pas trop m’éloigner du chemin tracé, supposé.
Peut-être qu’après tout, chacun de nous doute. Certains sûrement plus que d’autres. Et peut-être que c’est parfaitement correct comme ça. Peut-être que je dois simplement accepter que, pour l’instant, je ne sais pas ce que je ferai.


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