À toi qui me quitte pour le CPE

À toi qui me quitte pour le CPE

Tu es arrivé dans ma vie tu n’avais pas encore un an. Tes parents avaient pris le soin de faire une recherche sérieuse afin de trouver un milieu de garde qui correspondait à leurs valeurs mais surtout un milieu où tu serais bien. Un milieu où tu serais aimé. Je leur ai présenté mon milieu, ma personnalité et mes valeurs en espérant de tout coeur correspondre à ce qu’ils cherchaient pour toi et heureusement pour moi ce fût le cas. Ils m’ont choisie pour prendre soin de toi! 

Ainsi, notre aventure dans la petite enfance a débuté. Au début, tu me regardais, tu m’analysais mais tu n’étais pas sûr si tu devais me faire confiance. Après tout, tu venais de passer plusieurs mois auprès de ta famille… je devais faire mes preuves! 

J’ai accepté le défi de t’apprivoiser en sachant très bien que tu ne me laisserais pas entrer dans ta bulle comme ça! 

Les semaines et les mois ont passé et la confiance s’installait tranquillement avec toi mais aussi avec tes parents. On partageait de plus en plus ensemble, ton bien-être étant au coeur de nos discussions. 

C’est ainsi que, de fil en aiguille, tu as appris à ramper, à utiliser des ustensiles, à marcher, à parler, à chanter, à dessiner, à partager, à interagir avec tes amis… bref, je t’ai vu évoluer avec un bonheur et une fierté sans mots! 

Comme on se voyait à tous les jours, nos familles ont aussi partagé des événements heureux et moins heureux de la vie… nous sommes passés au travers de naissances, de mortalités, de pertes d’emploi, de séparations, de familles reconstituées… on en a vu des choses! Ça a en quelque sorte solidifié les liens qui nous unissaient. 

J’anticipais ton entrée à l’école, comme une maman le ferait pour son enfant. Je voulais m’assurer que tu sois prêt, que tu sois en confiance et à chaque jour qui passait, on travaillait dans ce sens. On le faisait dans le plaisir et ça n’avait rien d’une corvée! Que de câlins, de “high five” et de bisous nous nous sommes échangés! 

Puis, un matin, tes parents sont arrivés, ensemble… 

Le téléphone avait sonné… c’était l’appel du CPE. Ils avaient une belle place spécialement pour toi! Après réflexion, tes parents ont jugé que ce serait une très belle opportunité pour toi pour poursuivre tes apprentissages! Ils venaient ensemble pour me l’annoncer. 

Mon monde s’est effondré à cet instant! Nous n’étions pas rendus au bout de notre voyage dans ta petite enfance! J’avais encore tant de choses à partager avec toi! Je t’avais toujours donné le meilleur de moi mais il m’en restait encore à te transmettre! Mon travail, qui n’en était pas vraiment un vu tout le plaisir qu’on avait, n’était pas terminé! 

Mais bon, tes parents avaient pris leur décision, ils avaient pesé le pour et le contre et leur choix s’était fait dans l’optique de t’offrir toujours le meilleur. Je respectais ça malgré le chagrin que cela m’apportait. Je devais passer le flambeau. 

Est-ce qu’elle saurait comment te consoler quand tu as de la peine? Est-ce qu’elle saurait comment tu aimes t’installer pour regarder un livre? Est-ce qu’elle saurait que tu aimes qu’on te laisse attacher ton manteau même si c’est plus long? 

Probablement que oui, à sa manière à elle bien entendu. 

Tu m’as quitté vendredi dernier. Un gros câlin, un gros bisou, je t’ai promis que ta nouvelle éducatrice serait gentille, que tu te ferais plein de nouveaux amis et que tu aurais beaucoup de plaisir!! Je me suis trouvée bonne de te promettre tout ça sans que tu vois la tristesse dans mes yeux. 

Je t’ai dit que tu pouvais passer me voir quand tu veux avec tes parents, ma porte sera toujours ouverte. Tu ne le sais pas mais ça n’arrivera pas… la vie étant ce qu’elle est, tout va vite, on s’en tient à l’essentiel. 

Tu es allé dans la voiture, m’a fait un dernier salut de la main. Je t’en ai fait un à mon tour avec mon plus beau sourire, celui qui a toujours su te rassurer, te mettre en confiance. La voiture s’est mise en marche, je l’ai vu tourner le coin de la rue… 

Et les larmes se sont mises à couler… je n’y pouvais rien. J’avais été forte jusque-là mais même si tu n’étais pas mon enfant biologique, tu étais mon enfant de coeur et je te perdais… 

En fait, tu seras toujours mon enfant de coeur car tu t’y étais fait une place et ce sera la tienne pour toujours…

Tholianne
Josée Robichaud

2 Comments

  • Inconnu

    J’ai lu et croyez moi j’ai verser des larmes ont donne tout se qu’ont peut ont les prend comme si c’était nos enfants et le jour où il nous annoncent qu’il ont trouver un CPE ont dirait que tout s’arrête mais ils ne savent pas la peine que nous avons ont leur dit si tu t’ennuies tu peut toujours nous téléphoner mais rien ne se passe desfois je me demande jusqu’à quelle point les parents peuvent réaliser , le plus gros ses nous qui l’avons eu mais le téléphone n’a jamais sonner .souvent je pense à eux …..j’ai pleurer souvent mais leurs chemins à continuer

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