Dans quelques jours, ça fera deux mois que tu nous as quittés. J’ai peine à croire que tu n’es plus là, avec nous tous. Depuis ma plus tendre enfance, tu as toujours été présent pour moi et j’essaie vraiment de me convaincre que tu es mieux là-haut car tu dois respirer mieux et te sentir si léger…
Ce qui me fâche le plus, ce sont tes derniers moments à l’hôpital lorsque nous voulions que tu ailles finir tes jours à la maison de soins palliatifs Adhémar-Dion, entouré de nous tous. Les médecins nous disaient que tu devrais aller au palliatif et toi, le combattant, tu ne voulais pas abdiquer. Lorsque tu as compris que oui, c’était bel et bien la fin pour toi et que tu as accepté d’y aller, ils t’ont dit qu’ils ne pouvaient être certains que tu en avais pour moins de trois mois, alors tu n’étais pas éligible pour les soins palliatifs. J’ai vraiment été fâchée par l’ironie du sort et j’ai vu la détresse dans tes yeux, ça m’a vraiment blessée profondément. Les infirmières ne nous disaient rien. Tu faisais un bruit tellement intense. À cause du bruit de l’eau, j’avais peur que tu te noies. Je savais que c’étaient des sécrétions mais nous étions impuissantes. Je suis allée voir l’infirmière et elle a finalement envoyé quelqu’un pour nous expliquer ce qui se passait, ce qui nous a calmées et rassurées.
À partir de ce moment, ils se sont occupés vraiment bien de toi pour que tu sois confortable. Deux heures plus tard, ta main dans la mienne comme lorsque mémère est partie, j’étais là avec ma mère et mon père, que tu as attendu, et tout doucement, comme un petit oiseau, tu nous as quittés.

J’aurais voulu faire plus pour toi, rendre tes derniers moments heureux et les vivre dans la musique, toi qui aimait tant en entendre …. Joues-tu de la guitare sur ton nuage???? Chantes-tu Mexico à ceux qui sont avec toi là-bas?
J’aimais vraiment tous nos moments à discuter de ta vie, ta famille, et tout ce que tu as vécu. Pépère, tu étais mon phare, celui qui me guide. Tu avais un méchant caractère mais moi, ta petite fille, je t’aimais tant avec tous tes défauts et toute ta maladresse. Je savais que tu tenais à moi aussi. Quand j’ai eu le cancer, tu as passé tant de temps avec moi à faire le taxi et jamais tu n’as montré que cela te dérangeait, que tu n’avais pas le goût d’être là et pourtant, j’aurais tellement compris. Je me souviens de chaque moment passé avec toi, je n’oublierai jamais pépère, tu le sais, je vais tout faire pour que tu sois fier de moi.
J’ai un grand vide dans mon cœur, je ne peux plus aller me bercer avec toi, je ne peux plus m’obstiner avec toi en regardant les nouvelles, car tu étais souvent enragé par ce qui se passait. Toute l’injustice et la politique, tu avais souvent raison oui, mais pas toujours! J’aimais me coller sur ton épaule et t’entendre fredonner…C’est trop injuste, j’avais encore trop besoin de toi mais je sais que c’est égoïste de ma part car toi tu es bien et ça, j’en suis convaincue.
Chaque fois que je vois un mariachi à la télévision, chaque fois que j’entends la musique de Patrick Normand ou de la musique country, je pense à toi. Chaque fois que je me réveille, je te dis un petit mot juste pour que tu saches que je pense encore et toujours à toi.
Je t’aime mon pépère, veille sur moi de ton nuage en jouant de la guitare !!!


One Comment
Carole
Très beau texte Mélanie 😙❤ c’est certain que peupère est fier de toi 💞