Bonheur dans mon couple

Le bonheur dans mon couple c’est…

Ça fait un peu plus de six mois que je fréquente un homme charmant, et parfois, je me questionne sur notre relation. Pas qu’il y ait nécessairement des raisons de me questionner… je suis juste comme ça, un peu, toujours, trop dans ma tête et mes rationalisations. C’est quoi l’amour, pour moi, en 2020 ? Pourquoi suis-je en amour ? À 38 ans, peut-on encore croire à l’amour romantique ?

Remarquez, je n’embête pas mon homme avec mes questions, je lui épargne une grosse partie de mon côté cartésien (anxieux). Bref, l’autre soir, j’ai fait un constat. J’étais affairée à rédiger des textes, bien installée sur une extrémité de mon sofa, alors que l’homme était assis à l’autre extrémité, concentré sur la musique qu’il écoutait. Pendant un moment, je l’ai scruté du regard, contemplant cette personne qui fait de plus en plus partie de mon quotidien. Je le regardais, mi-amusée, mi-inquiète… Amusée par sa compagnie pas encombrante du tout, inquiète qu’il me trouve ennuyeuse de travailler alors qu’il est à mes côtés.

Il a dû se rendre compte que je l’observais, car il s’est tourné vers moi et m’a adressé un de ses sourires espiègles qui me font toujours craquer… Je me suis excusée : « J’ai presque fini, me reste plus beaucoup de textes à faire ». Il balaie mon excuse d’un geste vif de la main et me dit le plus sérieusement du monde : « Je suis bien ici, à écouter ma musique, et tu es juste là à côté. En ce moment, il n’y a rien d’autre que je préférerais faire… »

J’ai senti mon cœur fondre dans ma poitrine, les gouttelettes de l’organe liquéfié réchauffant mon corps. Je lui ai soufflé un baiser, ai repris mon travail, tout en me disant : « ben voilà Steph, c’est ça, le bonheur ».

Ce matin, le même genre de scénario s’est reproduit. Après un copieux déjeuner, nous sommes retournés au lit nous coller un peu. Il a apporté mon mini-speaker dans ma chambre et s’est mis à me faire découvrir de la musique. J’étais confortablement installée sur sa poitrine, sa main me flattant les cheveux. Nous ne parlions pas, à part les fois où il m’expliquait l’origine de telle ou telle chanson, tel ou tel groupe… Nous étions silencieux, étendus, je regardais par ma fenêtre la neige tomber doucement, et j’ai eu le même sentiment puissant. Le bonheur réside dans ces moments.

Mon homme et moi avons une vie quand même assez palpitante. Nous sortons souvent, découvrons ensemble de nouveaux endroits, allons au théâtre, à l’opéra, au ballet, au restaurant… Je suis toujours très heureuse de l’avoir à mes côtés. Mais c’est quand on se retrouve à la maison, seuls et sans artifices, que je me rends compte de ce que c’est qu’être bien avec quelqu’un.

Je ne ressens plus la pression de devoir « occuper » mon homme. On peut être très bien ensemble sans rien faire, sans rien dire. Il appelle ça la capacité de l’oisiveté, ou la capacité de profiter de notre vie. J’aime bien quand il m’explique ses théories de notre couple, notre façon d’être unis, deux, tout en ne faisant qu’un, sans bouger, sans dialogues. Nous vivons, c’est tout.

Quand j’ai eu mon accident l’an passé et que j’ai failli mourir, j’ai eu une urgence de vivre. Je me suis garrochée partout, épuisée à trop vouloir en faire, trop vouloir vivre. Avec mon homme, j’apprends aussi que la vie et le bonheur résident dans les petites choses. Et parfois, dans l’inaction. Le bonheur en couple, c’est d’être capable de juste « être » avec l’autre… Pis maudit que c’est le fun de vivre ça…

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Karelle Gauthier

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