solidude

Solitude

Et si vous étiez toujours seul, comme pendant la crise ?

Je discutais avec mon homme cette semaine, et il a fait une remarque qui m’a choquée. Il parlait d’une de ses connaissances, pour qui la crise du COVID-19 ne change pas grand-chose. Habituée à la solitude et aux prises avec des problèmes de santé mentale, elle ne sort pas souvent. Elle va à l’épicerie, à la pharmacie, quelquefois s’aventure au bar du coin pour prendre quelques bières… Mais règle générale, cette personne est seule. Et la crise, pour cette personne, c’est juste le quotidien qui se prolonge.

Pour nous, en général, la crise pèse lourd. On a perdu nos repères, nos échappatoires, on se retrouve seul, ou en famille, mais ça craint… Pour d’autres, les plus démunis de la société, les plus seuls, ils vivent ça constamment.

La solitude peut avoir plusieurs effets néfastes sur la santé mentale d’un être humain. On pense, on stresse à l’anxiété, à la tristesse… La solitude peut entraîner la dépression. Elle peut nous faire ressentir de la colère, de l’injustice, des inquiétudes graves, de la honte. Selon le sociologue Arnaud Campéon : « Plusieurs études ont ainsi montré que la solitude subie, chronique, durable, contribuait à créer un terreau favorable à l’expression d’une certaine mélancolie, propice à la dépression, mais également au développement de maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer par exemple ». (https://www.lesinrocks.com/2018/02/07/actualite/societe/la-solitude-est-elle-toxique-pour-letre-humain/)

Selon une étude publiée en 2017 dans l’American Psychological Association journal Health Psychology, « les personnes seules se sentent plus mal quand elles sont malades que les personnes qui ne se sentent pas seules ». En fait, la solitude rendrait littéralement les gens plus malades ; la solitude est reliée à des maladies cardio-vasculaires, et pourrait être aussi néfaste que de fumer la cigarette ou de ne pas faire d’exercice.

Toujours selon Arnaud Campéon, « la solitude peut aussi être positivement vécue (bien que de manières plus marginales) et avoir des effets bénéfiques sur la santé. Elle est alors intériorisée, habitée et assumée, reflétant une solide unité intérieure, grâce notamment à un univers personnel suffisamment contenant pour être autoréférentiel. Dans ce type de cas, elle est même une condition nécessaire au bien-être et à l’épanouissement, permettant de faire une pause dans l’affairement du quotidien, des ennuis, des responsabilités. C’est un moment à soi et pour soi, une parenthèse qui favorise la réflexivité sur soi ».

En ce temps de confinement et d’isolation sociale, il est nécessaire d’apprivoiser cette solitude afin de ne pas en ressentir les méfaits. Il faut vivre ses émotions, les partager, les nommer et les accepter. N’hésitez pas à contacter vos amis ou des lignes d’écoute comme Tel-Jeunes ou le Centre d’écoute téléphonique.

Tendez la main aux autres aussi. Il se peut que certaines personnes de votre entourage vivent mal le confinement, mais n’osent pas en parler. Organisez des rendez-vous virtuels avec votre famille et vos amis. Envoyez des textos, faites coucou à vos voisins. Ne pensez pas que si vous n’avez pas de nouvelles de quelqu’un, que ça veut dire que tout va bien.

Je termine avec une pensée pour ceux qui vivent de la solitude depuis longtemps, et ce, même en temps normal. J’espère que cette crise nous a permis de constater à quel point les relations humaines sont importantes, et dignes de chérir. Prenons soin de nous, de nous tous. Souriez aux inconnus dans la rue. Dites bonjour au guichetier dans le métro ou au dude du dépanneur. Ouvrez-vous aux interactions humaines. 

Mistress blabla signature
Karelle Gauthier

One Comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *