Si je vous dis « crise d’Octobre », je suis certaine que vous saurez tous à peu près ou parfaitement de quoi je parle. C’est un événement qui a marqué l’histoire politique du Québec. Mais cet événement, ce n’est pas seulement qu’une date et une année, c’est aussi l’histoire d’une famille, les Rose. Je connaissais brièvement cette histoire, pour l’avoir étudiée en surface lorsque j’étais au secondaire, mais ce documentaire m’a tellement fait apprendre des choses là-dessus !
Le 10 août dernier, j’ai eu la chance de visionner, avant sa sortie, le documentaire Les Rose, du cinéaste Félix Rose. Il a créé le documentaire sur sa famille avec talent et en y incorporant beaucoup de détails. Dans le film, on y voit d’ailleurs Jacques Rose, un des deux frères Rose toujours en vie. Félix est le fils de Paul Rose, condamné à perpétuité en 1971 et emprisonné pendant 11 ans pour l’enlèvement et l’assassinat du ministre Pierre Laporte.

Détails :
« En octobre 1970, des membres du Front de libération du Québec enlèvent le ministre Pierre Laporte, déclenchant une crise sans précédent au Québec. Cinquante ans plus tard, Félix Rose tente de comprendre ce qui a pu mener son père et son oncle à commettre de tels actes. Grâce aux confidences de son oncle Jacques, qui accepte pour la première fois de s’exprimer sur le sujet, et aux traces précieuses laissées par son père Paul, il fait revivre la richesse de l’héritage d’une famille ouvrière québécoise et redonne à la crise d’octobre sa dimension sociale.
Fruit de dix ans de recherche, Les Rose permet de faire revivre des moments et des personnages que l’on ne connaissait que par quelques clichés, et laisse entrevoir le blocage social vécu par une jeunesse révoltée et les bouleversements qui s’ensuivirent. »
Le documentaire raconte l’histoire de la famille Rose. On y découvre chaque membre dès leur jeune âge et la situation sociale dans laquelle ils grandissent. On y parle des usines et d’où commence à surgir l’intérêt des frères Rose pour la politique. Tout au long du film, en plus des témoignages de Jacques et plusieurs autres, des archives vidéo viennent solidifier l’histoire. Ce que j’ai beaucoup aimé dans le documentaire, c’est qu’en aucun moment ne sont défendus les gestes posés en lien avec la mort du ministre Laporte. Le documentaire est 100% transparent et aborde même les braquages de banques que le FLQ a faits pour financer l’organisation, en plus des achats d’armes et plus encore. C’est un documentaire qui raconte réellement, en détail, tout ce que le FLQ et la milice Chénier ont fait.
Paul Rose a été libéré en 1982 et n’a jamais cessé de s’impliquer dans la politique pour faire changer les choses, dans le bien-être du citoyen. Même en prison, il a réussi à apporter des changements. Il est devenu un personnage fort jusqu’à sa mort en 2014.
Un peu plus :
« Tout en la rapprochant de nous grâce aux gros plans et aux archives familiales, le film permet de mesurer la distance parcourue depuis cette époque. Des combats presque oubliés refont surface : lutte pour l’amélioration des conditions de détention dans les prisons, égalité des femmes dans le système de justice, etc. On redécouvre le personnage de Rose Rose, femme du peuple peu scolarisée, mais d’une vive intelligence, profondément consciente des injustices sociales, qui, comme des milliers d’autres femmes d’une époque charnière, aurait pu rester dans l’anonymat, n’eût été le destin dramatique de ses fils. »
C’est un film extrêmement pertinent qui est un complément plus qu’intéressant à tous les articles et documentaires déjà existants sur la crise d’Octobre.
Le film est présentement en salle au Cinéma du Musée, et à Québec, au Cinéma Cartier.
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