Tu ne veux peut-être pas le lire ni l’entendre, mais la réalité risque de ressembler à cette conclusion. Un jour, il se peut que tu te retrouves assis quelque part, à repenser à cette merveilleuse vie que tu as eue malgré les embûches et les échecs, car la majorité des moments extraordinaires sauront te garder en vie et fort jusqu’à ton dernier souffle.
À force de vieillir, la solitude sera inévitablement ton compagnon de vie. Il l’est déjà en ce moment. Il t’accompagne dans tes réflexions lorsque tu es loin de tout ce qui alimente ta vie du matin au soir. Plus les jours passeront, plus la solitude prendra une place de choix dans ton quotidien. Es-tu près à la prendre par le bras? À lui offrir la place qu’elle prendra dans ta vie?
Tu peux peut-être avoir l’impression que d’après mon texte, je dépeins la solitude comme étant un fardeau. Il n’en est rien. Je ne vois pas la solitude comme un élément négatif à ma vie, mais bien comme quelque chose de tangible et de précieux, même si je ne peux le toucher, entendre, voir ni goûter. Être seul en vieillissant peut faire peur. C’est normal. Mais cette peur est-elle fondée? J’en doute.
Pourquoi craindre la solitude en vieillissant alors qu’elle nous prépare, tout au long de notre vie, à la côtoyer? Elle est là lorsqu’on reçoit aucune nouvelle de personne. Elle est là lorsque quelqu’un que nous connaissons décède. Elle est là lorsque nous nous retrouvons seuls à la maison, à tourner les pouces et à fixer le plafond par ennui. Elle est (surtout) là quand nous sommes aux toilettes!
On peut interpréter la solitude de différentes façons, mais on ne peut pas nier son existence. On n’a pas le choix de faire avec. On n’a pas le choix de l’avoir sur notre épaule dans des moments où on aimerait tellement être dans les bras de quelqu’un pour l’entendre nous dire que tout ira bien. Si la solitude pouvait nous parler, elle nous dirait peut-être cette phrase à répétition. Pour que nous soyons capables de passer à travers les plus grands défis de notre vie. Mais, elle est silencieuse, comme une brise qui dépose délicatement une rosée avant la nuit.
Le jour où on cessera d’utiliser notre téléphone intelligent, c’est là que nous réaliserons à quel point la solitude est plus près que nous ne le croyons. Le cellulaire n’est qu’une poudre aux yeux pour nous faire oublier notre solitude. Si nous cessions d’utiliser notre cellulaire pendant trois jours durant, sans jamais y toucher, serions-nous capable de combler le vide qui s’installerait dans notre vie? Certains seraient capables mais je ne suis pas sûr, qu’avec la mauvaise habitude que nous avons adoptés avec l’arrivée des téléphones intelligents, que ce soit aussi facile que certains d’entre nous le prétendent.
Alors, la solitude se doit d’être une alliée et non un monstre qu’il faut fuir à tout prix, les jambes au cou. Apprenons à lui faire confiance. Elle nous rendra la vie plus facile si nous la laissons entrer après avoir cogné à notre porte…

