L’autodestruction est dans mes veines.
Brisée, par instinct.
À dose de mauvaises habitudes cachées dans un coin,
De nourriture destructrice ; des quantités parfois démentielles de gras ou de sucre rongeant mon bonheur.
La paresse ma meilleure amie, la gourmandise mon amour, la procrastination mon âme sœur.
Je choisis la repentance.
Chaque soir j’abime ma tête de remords.
L’autodestruction est en moi.
Une irrésistible envie de pourrir
Comme aurore, je me dirige tout droit vers fuseau…
Sans enchantement
Une horrible volonté d’échouer
C’est bien simple, je ne me contrôle plus. Je choisis presque d’instinct la mauvaise route. Spécialement dans l’alimentation, je peux manger jusqu’à en être malade. Et je me suis rendue malade! Trop souvent… Des nuits à ne même pas pouvoir pleurer ; le moindre mouvement de mon corps me faisant vomir violemment. Tellement de nuits à me ressasser « plus jamais, plus jamais, plus jamais… » grugée par les regrets que je venais d’ingérer. La honte qui ensuite s’éprend de moi et m’empêche d’aller travailler.
La mauvaise route c’est aussi de ne pas prendre des vêtements qui me mettent en valeur, seulement ceux qui peuvent me cacher du monde. Cacher mon corps abîmé par mes décisions douloureuses.
Un cercle vicieux dont je ne trouve pas encore de fissures. Ce petit monstre affamé de larmes me guette toujours. Une faiblesse et il l’emporte sur moi. C’est un risque de tous les instants. J’avoue avoir envie, parfois, de lâcher prise. Laisser le monstre me manger tout rond. Vas-y, emporte-moi et je te suivrai sans plus jamais me révolter.
Mais est-ce que c’est vraiment ça que je veux de ma vie? Est-ce que ce tourbillon me rend heureuse?
Je ne me reconnais pas. Dans tout ça, je veux dire. J’ai façonné ce monstre par une accumulation de noirceur réprimée volontairement. Des pleurs maintes fois retenus, de la colère refoulée. J’apprends à comprendre que le monstre n’est pas quelqu’un d’autre, c’est juste une autre… moi. Une laideur cachée que je refusais d’exprimer qui, sans m’en rendre compte, se donne maintenant le droit de s’exprimer. De sortir de sa cachette pour voir le jour.
J’apprends tranquillement aussi à, tout comme Joie l’apprendra dans le film Sens Dessus-Dessous de Disney Pixar, laisser place à la tristesse. Cette place qui lui revient de droit, en fait. Comme toutes nos émotions. Et je crois que plus nous vieillissons, plus nous nous découvrons des émotions différentes. Il faut, de prime abord, tenir compte et surtout accepter l’existence des émotions primaires pour ne pas causer de tort aux autres qui se présenteront au cours de notre vie.
Je ne sais pas combien de temps ça pourrait me prendre pour accepter ce que j’aime appeler ‘‘mes petits bonhommes tristes’’ à l’intérieur. C’est après plusieurs années que je les ai laissés vivre avec ma conscience, ils ne disparaitront pas du jour au lendemain car elle ne disparaîtra plus. Cette noirceur est maintenant en moi. Je crois qu’elle fait maintenant partie de ma personnalité. Aussi grande soit-elle, elle est bien là. À tous les jours je dois écouter cette noirceur sans la laisser dominer. L’écouter c’est déjà un bon début.
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