un an plus tard

Un an plus tard…

On est le 13 mars au moment où j’écris ces mots. Il y a un an, jour pour jour, c’était un vendredi et je ne me suis pas rendue au bureau. À 13 h, le premier ministre annonçait un confinement. Je me souviens encore du vendredi 13 mars au matin. Je me suis levée et j’ai entamé ma première journée de télétravail sans savoir que ce serait le premier jour d’une année complète. La veille, j’étais au bureau, avec ma collègue enceinte et tout le monde parlait de la COVID-19, sans trop savoir de quoi ils parlaient. C’était mystérieux et ça commençait à devenir inquiétant. En parlant avec nos supérieurs, ma collègue a quitté et a reçu la directive de rester chez elle jusqu’à nouvel ordre. Moi, je travaillais de la maison jusqu’à ce que le gouvernement en dise plus. Le soir, je suis allée voir une amie et son fils, ce fut mes derniers câlins avant un très très long moment. 

Alors c’est ça. Le matin du 13 mars, je croyais que ce serait temporaire, mais nous y sommes encore. 

La chose que la pandémie m’a appris c’est de ne plus jamais rien prendre pour acquis. Le seul fait de prendre ma mère dans mes bras, prendre un café avec une amie, accepter une invitation pour souper. Toutes ces petites choses qu’on croyait anodines, acquises, j’en profiterai davantage.

Dans la dernière année j’ai vu mon neveu grandir à distance, il a deux ans et c’est un petit garçon exceptionnel. On a pu créer un lien virtuel. Je pense à toutes les personnes qui ont eu des enfants ou les personnes ayant des proches qui ont eu des enfants, qui doivent vivre cet événement heureux, isolées, à distance. C’est encore dur aujourd’hui. Ce le sera tant que la vie ne redeviendra pas sécuritaire pour tous.

Déjà une année où tout a changé, tout a été chamboulé. J’ai la chance d’avoir encore mon emploi, de pouvoir travailler à la maison. J’ai dû m’adapter, mais le télétravail a été bénéfique pour moi, pour ma santé mentale. J’ai toujours aimé passer du temps seule, chez moi et je me suis vite habituée à la solitude. Mais après des mois, voir défiler chaque jour qui passent mais qui restent pareils, ça m’a rentré dedans. J’ai eu plusieurs périodes creuses où de voir des gens en colocation, en couple, en famille se serrer, jouer, s’amuser sur les réseaux sociaux me donnait l’impression de recevoir des coups de couteau au cœur. Ce n’était pas de l’envie, mais bien un ennui profond de passer du temps avec mes amies et ma famille. 

Avec les mois, les règles se sont assouplies pour les personnes vivant seules (cri de joie) et j’ai pu recommencer à aller chez mes parents qui habitent à quelques rues de chez moi. 

Noël a été un coup dur à digérer, mais j’ai accepté. Ce que j’ai du mal à accepter, c’est tous les covidiots* qui sont irrespectueux et inhumains face à la situation. Des personnes égoïstes qui posent des actions contre les règlements sanitaires pour leur propre bien-être au détriment des autres qui souffrent autour.

Dans cette dernière année j’ai appris beaucoup de choses sur moi. J’ai fait une longue introspection et je crois que c’était le moment parfait pour ça. Être seule avec soi-même aussi longtemps, permet de gratter certains bobos et les laisser cicatriser pour de vrai. J’ai commencé une nouvelle thérapie de groupe et j’apprends énormément de choses, je le sais que j’ai changé et pour le mieux et surtout, pour moi-même, mon bien-être et ma santé. J’ai vu le plus beau et le plus laid de moi et j’ai travaillé pour devenir une meilleure version de moi-même. J’ai cheminé en un an et je me sens vraiment bien dans ma tête, dans mon coeur et dans mon corps.

La dernière année nous a montré plusieurs facettes de notre société. La solidarité, la débrouillardise, la compassion, mais aussi l’égoïsme, l’inégalité, l’injustice. On a fait face à des vagues de la COVID-19 mais aussi à des vagues de dénonciations et de wake up call NÉCESSAIRES et JUSTIFIÉES. Ce n’est qu’un début de plusieurs combats et je crois que cette année était la meilleure pour les entamer. 

Une année où j’ai vu des gens changer de carrière, des gens où la flamme s’est éteinte devant leur métier devenu trop machinal et moins humain, des gens où la passion a tout simplement disparu. J’ai vu des gens se battre pour sauver des vies, au péril de leur propre santé physique et mentale. J’ai vu tellement de choses, j’ai eu beaucoup d’empathie. Et ce n’est pas terminé. Un an plus tard, nous continuons de nous battre en restant chez nous. Continuons de le faire pour le bien de tous.

* définition de covidiot : personne croyant que le virus n’existe pas et décide de ne pas respecter les règles et qui dans cette mentalité de marde, met des gens en danger.

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