Tu sais celle dont je parle?
Tu connais, la charrue?
C’est celle qui se promène dans la rue
Bien tranquille durant l’après-midi un lundi
et qui se fait passer et repasser dessus
par des commentaires désobligeants
d’hommes envahissants et assoiffés
De chair et de sang
qui coule et court
des hanches aux seins.
Celle qui parle et finit par
CRIER
de la laisser tranquille
parce qu’elle
veut simplement marcher
calmement un lundi après-midi,
Et surtout le soir,
Quand le soleil est absent,
et que personne ne pourra voir
si…
Celle qui n’a rien demandé.
Celle qui veut simplement arrêter
d’avoir peur sans cesse
de tous mots ou gestes déplacés.
Celle qui veut simplement travailler
et vivre
sans se faire harceler
alors que
tout ce dont elle a de besoin,
c’est de l’amour et des soins.
Car tard le soir, elle s’endort,
non pas de fatigue,
mais épuisée par les verres consommés
durant la veillée
pour oublier,
tous ces propos erronés,
toutes ces paroles qui l’ont fait sentir
comme un gros morceau
de viande
alléchant, salissant,
dégoulinant de sang
qui ne coule qu’au niveau
des hanches
et des seins.

