Après plus d’un an à avoir des symptômes dépressifs et anxieux, j’ai l’impression que je peux finalement dire que je vais un peu mieux. Que ça va.
J’ai repris le goût à certaines activités. Je lis. Mais surtout j’ai envie de lire. J’ai vu des ami.e.s. Mais surtout j’ai envie de voir des ami.e.s. Même si ça m’angoisse beaucoup par moments. Je réussis à m’amuser quand j’y suis. Pas toujours, mais souvent.
J’ai envie d’aller marcher. J’ai envie d’aller en nature. De découvrir le camping, de partir en roadtrip. Ça faisait si longtemps que je n’avais envie de rien.
Je dessine de temps en temps. Je peinture. J’écoute Netflix. J’écoute Netflix avec plaisir, pas juste pour passer le temps. Pas juste pour me distraire et tenter de ralentir mes pensées. Je cuisine. Je suis les étapes avec joie et fierté. Je passe des moments seule sans avoir ce sentiment de vide et de détresse.
C’est triste, mais j’avais l’impression que le plaisir ne reviendrait pas de sitôt dans ma vie.
Je pense même qu’il y a plus de belles journées que de mauvaises. C’est peut-être assez simple pour plusieurs, mais, de mon côté, c’est une grande affirmation. C’est un grand accomplissement. Ça fait plus d’un an que je n’aurais jamais cru cela possible.
Évidemment, j’ai encore beaucoup de réflexes de merde à déconstruire. Faudrait que je parle davantage de ce que je ressens, que je nomme ce qui me frustre ou me rend triste. Avant même de les nommer, il faudrait que j’apprenne à mieux reconnaître ce qui déclenche ces sentiments anxieux et dépressifs. Mais j’y travaille. Je vois un psy depuis des mois; j’ai suivi un groupe.
Je n’ai pas de formule magique, ni de solution (même si c’est ce que j’aimerais beaucoup), mais j’ai quelques outils dans mon sac maintenant. Je suis de plus en plus capable de contrôler ma respiration quand l’anxiété arrive. Ça m’arrive de sortir des méditations guidées.
Mais au-delà des outils que je peux développer et de tout ce que je peux apprendre sur la santé mentale, je crois que, pour moi, aller mieux, c’est me permettre d’aller mal. C’est d’accepter qu’il y ait des moments où je suis triste, où je suis déprimée, où l’anxiété m’envahit. Surtout, c’est de me laisser les vivre.
Je réalise que je n’atteindrai peut-être jamais un état sans anxiété, sans remises en question. Je ne serai probablement plus jamais celle que j’étais avant que l’anxiété se pointe dans mon quotidien. Je vais probablement toujours ravoir des moments plus dépressifs, où la vie ne fera plus de sens pour moi. Je serai peut-être toujours un peu plus vulnérable, un peu plus sensible, un peu plus fragile. Mais je pense qu’au moins, maintenant, je sais que ces moments, même s’ils reviendront, ne dureront pas éternellement.
Finalement, aller mieux, c’est peut-être simplement d’accepter que ça n’ira jamais comme avant.

