La mode

La mode, mais à quel prix?

Ce n’est un secret pour personne dans mon entourage que je suis folle des vêtements et qu’il n’y a pas grand-chose qui me rend plus heureuse qu’une virée dans les magasins pour m’acheter du linge. H&M, Urban Planet, Simons, Reitmans, Zara et Ardene figurent parmi mes adresses fétiches pour dénicher des articles qui conviennent à mon budget.

Par contre, depuis quelques années, je consomme la mode autrement. Je préfère maintenant magasiner dans les friperies comme le Village des valeurs (mon magasin préféré!) et Renaissance ou encore au Shwap Club, ce club d’échange de vêtements dont j’ai déjà parlé ICI et ICI.

Encourager les entreprises locales en achetant des vêtements fabriqués ici fait aussi partie de ma mission sociale. Monokhrome Prints, La maman poule et Petite gazelle atelier ne sont que quelques exemples de compagnies d’ici auprès desquelles j’ai effectué des achats ces dernières années.

J’ai déjà commandé en ligne aussi.

Sur Amazon et Aliexpress (je n’ai pas essayé Shein encore). Des vêtements plus cheap faits en Chine. Des fois, je suis tombée sur des petites trouvailles intéressantes et parfois, j’ai tout simplement gaspillé mon argent pour des vêtements beaucoup trop petits pour moi.

Par contre, il y aura toujours des gens pour critiquer ma façon de consommer la mode.

Certains diront que j’achète trop de vêtements, d’autres que je ne devrais pas encourager des entreprises qui exploitent leurs employés dans des usines malfamées. Que je devrais juste acheter des vêtements faits ici, par des artisans au salaire décent!

Certains diront que c’est mal d’investir autant d’argent dans la deuxième industrie la plus polluante au monde. Que ma surconsommation n’aide en rien la détérioration de la planète. Que je suis superficielle de vouloir posséder autant de vêtements dans ma garde-robe alors que la population de certains pays n’a pas de quoi se vêtir convenablement!

Je pourrais poursuivre pendant plusieurs paragraphes pour faire la liste des reproches qu’on pourrait me faire par rapport à ce sujet devenu sensible avec les années (comme plusieurs autres d’ailleurs!).

Je n’écris d’ailleurs pas ce texte pour me disculper, loin de là.

Je suis très consciente que mes habitudes de consommation ne sont pas parfaites. Mais qui peut se vanter d’être irréprochable à ce niveau?

N’ayons pas peur des mots : consommer local n’est malheureusement pas à la portée de tous.

Les budgets de chacun diffèrent, l’accessibilité est restreinte pour certaines villes, certaines régions, l’offre n’est pas inclusive pour tous, les délais de fabrication et de livraison peuvent être un frein à ceux qui veulent quelque chose de précis rapidement.

Je prends en exemple : un chandail acheté auprès d’une compagnie locale que je ne nommerai pas. J’ai craqué pour celui-ci et décidé de l’acheter à plein prix (plus de 50 $) et au moment où j’ai reçu ma confirmation, j’ai appris que celui-ci n’arriverait chez moi que 3 à 4 semaines après mon achat. Ça peut être irritant de payer aussi cher pour encourager une compagnie locale et devoir attendre aussi longtemps pour le recevoir chez soi alors que je pourrais facilement trouver l’équivalent au magasin pour une fraction du prix et repartir avec le jour même. N’est-on pas dans une société où on veut tout, tout de suite?

Je donne aussi en exemple mon amie Karine qui peine à trouver des vêtements à sa taille auprès des entreprises d’ici. La plupart n’offrant pas plus que la grandeur XL, il lui est donc très difficile de trouver des vêtements abordables qui lui font bien, dans un style qui la représente. Je ne peux que comprendre sa satisfaction et me réjouir pour mon amie lorsqu’elle met la main sur des vêtements qu’elle aime et qui lui vont à ravir chaque fois ou presque qu’elle reçoit sa commande passée sur le site Shein. Quel autre choix s’offre à elle alors que l’offre ne cesse de rétrécir auprès de la clientèle de taille plus?

Encourager local fera toujours partie de mes valeurs. Au même titre que d’autres causes qui me tiennent à cœur et que j’endosse sans gêne. Mais est-ce qu’on devrait me lancer des roches parce que je préfère mettre le plus gros de mes économies dans mes placements, le REEE de mon fils, l’hypothèque de ma maison, l’entretien de celle-ci et mes prochains projets de voyage?

Je le fais, mais à ma façon.

Si je voyage au Québec, j’encourage local en visitant les commerces de la région.

Si j’achète mes fruits et mes légumes dans les marchés, j’encourage les agriculteurs du Québec.

Si j’emploie de la main-d’œuvre d’ici pour l’entretien de ma maison, je contribue au bon fonctionnement de l’entreprise que j’ai choisi.

Sans continuer à en énumérer, je te confirme que j’achète de manière hebdomadaire ce dont j’ai besoin en favorisant le plus possible ce qui est conçu ici. Chez nous.

Je ressens beaucoup de fierté de pouvoir m’offrir régulièrement des trucs qui proviennent de notre beau pays, de notre belle province. Est-ce que je peux faire mieux? Certainement.

Mais je pourrais faire pire aussi.

Ma consommation ne représente peut-être qu’une goutte dans l’océan du capitalisme, mais je tiens quand même à le faire le plus intelligemment possible et en restant intègre.

Je sais qu’un chandail acheté 7 $ chez H&M ne contribue pas à enrayer le problème des ouvriers exploités dans les usines, mais si j’achète ce même chandail à 3 $ en friperie, je ressens tout de même un peu moins de culpabilité puisque je favorise l’économie circulaire.

J’ai peut-être tort.

Je ne suis pas parfaite.

Mais je fais de mon mieux et je continuerai de le faire.

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