routine

Si seulement la routine me laissait le temps de…

« Si vous croyez que l’aventure est dangereuse, essayer la routine, elle est mortelle. » – Paulo Coehlo

Cette citation m’accompagne depuis longtemps. Sans être une fille qui cite des paroles empruntées aux autres à tout bout de champ, j’avoue que celle-là je me la répète souvent.

À l’aube de la quarantaine une certaine introspection commence à se profiler à l’horizon.

Et si j’étais en train de passer à côté de ma vie? Et si en 39 ans je n’avais pas assez accompli de choses?

J’imagine que ces questionnements ne font que commencer. Mais ce n’est le sujet de cet article. J’y reviendrai peut-être éventuellement.

Non, ces temps-ci je suis surtout à même de constater à quel point la routine et moi on a une relation complexe.

Autant j’aime en avoir une, m’y tenir et trouver un certain réconfort dans l’exécution de celle-ci, autant j’ai l’impression que celle-ci me bouffe tout mon temps, ma spontanéité et me réduit à toujours faire la même chose.

Chaque semaine de travail qui passe, chaque fin de semaine où j’essaie de profiter de la vie, tout en faisant ce que je n’ai pas le temps de faire, me rappelle que la vie passe vite et que je ne réussirai pas à m’accomplir comme je le désire.

Cinq jours de travail, deux jours de congé par semaine…

Comment bâtir une vie épanouie avec du temps aussi mal fractionné?

Que me reste-t-il une fois que j’ai fait les courses, fait du ménage, entretenu la maison, fait de la bouffe et que je me suis occupée de mon enfant et de mon chum?

Si je veux faire une ou deux activités je dois les prévoir à mon agenda, essayer de coordonner ça avec l’horaire de tout le monde, planifier le tout, essayer de ne pas angoisser à l’idée de ne pas avoir assez le temps de me reposer, tout en jonglant avec la culpabilité de recommencer la semaine avec l’impression de ne pas avoir « profité » de ma fin de semaine.

J’aimerais ça prendre une journée pour aller faire de la randonnée en montagne, admirer la nature, faire un pique-nique et profiter du grand air sans avoir l’impression que ce temps passé dehors ne remplace pas l’exercice physique que je pourrais faire de la maison, sans perdre de temps sur la route.

J’aimerais ça passer une journée complète dans ma balançoire avec une doudou et un bon livre sans avoir l’impression que ces histoires dont je m’abreuve ne valent pas ces moments de détente trop rares.

J’aimerais ça faire un marathon de séries ou de films sans être distraite par les notifications sur mon cellulaire que je garde trop souvent à portée de main de peur de manquer quelque chose.

J’aimerais ça ne pas paniquer quand je réalise qu’une fois de plus je n’ai pas vu mon week-end. Soit parce que j’étais trop occupée à énumérer ce que je n’ai pas eu le temps de faire, ou réaliser que j’ai perdu trop de temps sur des trucs dont personne ne se soucie.

J’aimerais ça ne pas compter les heures qu’il me reste au fur et à mesure que la fin de semaine passe. De ne pas commencer à angoisser le dimanche à 16h parce que le lundi se profile déjà trop vite à l’horizon.

Si seulement la routine me laissait le temps de profiter de ma vie sans ressentir de la culpabilité parce que j’y déroge une fois de temps en temps…

Jennifer signature

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