voir du monde

Je n’ai plus le temps ou l’envie de voir du monde

Je ferai certainement de la peine à des gens en écrivant ces mots, j’en suis consciente. Et je m’en excuse sincèrement. Mais je n’ai plus le temps de voir du monde. Et je n’en ai pas tellement envie non plus.

Les deux dernières années ont laissé des traces, et pas seulement à cause de la pandémie. J’ai fait l’acquisition d’une nouvelle maison, j’ai changé d’emploi, j’ai revu certaines priorités. Je me suis refermée sur moi-même, j’ai entrepris un ménage dans ma vie, dans ma tête. Dans ma façon de voir les choses.

J’ai réalisé que j’étais très bien avec moi-même. Et les miens, c’est-à-dire mon chum et mon fils. Que je n’avais besoin de personne de plus dans mon quotidien pour être heureuse et comblée.

Ma vie est bien remplie entre l’entretien de ma maison, les courses à faire, les repas à préparer, la gestion de Folie Urbaine, mes loisirs solitaires et familiaux, les temps de repos que j’essaye de m’accorder, les projets que je planifie, les rêves que je veux atteindre et sur lesquels je focus.

Ce qui me laisse très peu de temps pour le reste.

La famille élargie, les amis, les connaissances, les rassemblements qu’on remet toujours à plus tard. Les activités qu’on essaye de planifier, mais qui ne se concrétisent jamais par manque de temps, d’envie et/ou de motivation.

Deux jours de fin de semaine et deux ou trois semaines de vacances par année, ce n’est généralement pas suffisant pour arriver à faire tout ce que je voudrais faire.

Donc je néglige certaines personnes.

Mes amies, ma famille surtout. J’aimerais dont avoir plus de 24 heures dans une journée pour tout faire et surtout voir tous ceux qui aimeraient me voir.

Je sais très bien que ça sonne comme des excuses mon affaire. Que lorsqu’on veut vraiment quelque chose, on s’arrange pour le mettre à son horaire, comme l’entrainement ou l’étude, par exemple. Mais je persiste à dire que je n’ai pas vraiment le temps de voir du monde.

La vérité c’est que je n’en ressens pas le besoin à tout prix. J’aime les échanges virtuels, les petits mots laissés en textos, en messages, en courriel. Ça me permet de garder un contact, minime j’en conviens, mais qui me satisfait pleinement.

Oui, parfois j’ai envie de voir les gens qui constituent le noyau de mon entourage. D’ailleurs, j’ai pas mal socialisé dans le dernier mois, grâce majoritairement aux assouplissements sanitaires, mais surtout sous le coup d’une motivation venue de nulle part. J’ai enchaîné les brunchs, les soupers au resto, j’ai même été dans un 5 à 7 avec mes nouveaux collègues de bureau. J’ai vu plus de gens en 1 mois que dans la dernière année au complet.

Ce serait mentir de dire que ça ne m’a pas fait du bien, mais ce serait mentir de dire que je voudrais voir autant de gens à tous les mois.

D’aussi loin que je remonte dans mes souvenirs, j’ai toujours été solitaire. J’avais quelques amies, mais sans plus. Je n’appartenais à aucune gang et je préférais les rassemblements en petits comités plutôt que les gros partys. C’est encore le cas aujourd’hui, même si je donne parfois l’impression d’être une fille aux 1001 sorties et occupations.

C’est juste que je n’attends après personne pour faire ce que j’ai envie de faire.

Depuis deux ans, j’ai vraiment réduit mes fréquentations au minimum. Et je m’en porte très bien. Même si je sais que je fais parfois de la peine à ceux que j’aime, parce que je ne trouve pas le temps d’organiser des trucs en leur compagnie.

Mais la vie va tellement vite, tout comme la maternité. Mon fils va avoir 16 ans. Le temps passé en sa compagnie a toujours été ma priorité, et elle le restera toujours. Je profite des dernières années qui s’offrent à moi avant qu’il déserte le nid pour vivre sa vie. Probablement que dans quelques années c’est moi qui serai de l’autre côté. Dans le clan de ceux qui attendent des nouvelles. Une visite, un appel.

Et je regretterai peut-être de ne pas avoir donné l’exemple. De ne pas avoir trouvé le temps de voir du monde. De ne pas avoir assez démontré à quel point il est important de faire de la place à ceux qui comptent. Ceux qui gravitent dans notre univers.

Mais pour l’instant, j’assume mon indépendance.

Et je fais de mon mieux.

Jennifer signature

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *