vulnérabilité

Accueillir sa vulnérabilité

On vit dans un monde de pression et de perfection. Et ce, depuis qu’on est enfant. La pression d’être bon.ne à l’école. La pression de trouver un emploi respectable. La pression de s’adapter parfaitement au moule de la société. La pression d’être un bon parent, un.e bon.ne ami.e, un.e bon.ne partenaire amoureux.se. Et par-dessus tout, on ne devrait surtout pas s’écrouler sous toute cette pression. Parce que dans cet idéal de perfection vers lequel on tend, croyant y trouver le bonheur, on idéalise aussi la force. La force pour réussir à être parfait.e dans toutes les sphères de vie, tout en restant le plus émotionnellement stable. Pourtant, la vie n’est pas faite ainsi. Elle est remplie d’imprévus, de remises en question, de changements de cap, de hauts et de bas. Tout ça demande de s’adapter et de sortir de sa zone de confort ; bref, tout ce qui peut susciter son lot d’émotions.

En véhiculant socialement le message qu’on devrait toujours être au « top » sans trop se laisser atteindre, on ne laisse pas de place aux émotions. Ainsi, on envoie le message que d’accueillir et vivre ses émotions est un signe de faiblesse. Montrer sa vulnérabilité ne veut pourtant pas dire qu’on s’écroule. Cela veut simplement dire que tout ne roule pas toujours comme sur des roulettes, puis c’est bien correct. De toute façon, même des roulettes sur un chemin entremêlé de nids-de-poule et de garnotte, ça se peut que ça roule moins bien ! C’est justement ça la vie : plein de détours et de surprises, des bonnes, comme des moins bonnes.

Et si on apprenait à accueillir la vulnérabilité… À normaliser le fait de nommer quand ça va moins bien à la fameuse question « Comment ça va ? ». À accepter de ne pas être des êtres de glace ne laissant jamais entrevoir trop d’émotions. À comprendre que toutes les émotions sont valides, qu’il n’y en a pas de bonnes ni de mauvaises, car elles ont toutes leur raison d’être ; c’est-à-dire d’alerter sur les états internes. À normaliser le fait de reconnaître ses émotions et se laisser la chance de les vivre. Puis, à voir ça comme un signe de force plutôt qu’un signe de faiblesse.

Et si on faisait plus de place, collectivement, à tout ça… Pour le bien-être de chaque personne, en commençant par se permettre soi-même d’accueillir sa vulnérabilité. Puis, en prenant le soin de laisser la place aussi aux autres qui nous entourent de le faire, en les écoutant. Et aussi pour le bien-être des futures générations qui pourront être plus authentiques, en apprenant aux enfants que c’est correct d’avoir de la peine ou de vivre de la colère, sans toujours tenter de taire leurs émotions.

Parce qu’au fond, être capable de reconnaître ses émotions, de les accueillir et même de demander de l’aide au besoin, c’est tout sauf de la faiblesse. Au contraire, cela demande beaucoup de force et de courage, surtout dans ce monde de pression dans lequel on vit.

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