Je ne mange plus de viande depuis bientôt 4 ans. Je dis que je suis végétarienne, mais le bon terme serait plutôt pesco-végétarienne puisque je mange encore du poisson et des fruits de mer.
C’est quand j’ai emménagé seule, suite à ma séparation, que j’ai cessé graduellement de consommer de la viande. À ce moment-là, j’avais une amie végétarienne et elle me faisait découvrir des produits sans viande et des recettes végétariennes vraiment faciles et délicieuses. Je ne me suis pas posé de question, j’ai fini par remplacer la viande par d’autres aliments et par adopter de façon permanente ce mode de vie. Je me suis beaucoup questionnée sur mes raisons principales de couper la viande de mon alimentation et je n’ai pas de raison spécifique. On dirait que c’était juste naturel pour moi de ne plus en manger. Je suis une amoureuse des animaux et il m’est impossible aujourd’hui de penser une seule seconde à manger un animal. Ma vision des choses a beaucoup changé et, pour vrai, je me sens super bien avec ce choix. Je continue cependant de manger des produits de la mer (le poisson et les crevettes). Rarement certes, mais ça m’arrive. Ça peut paraître contradictoire, on me dit souvent que le poisson est aussi un animal, mais je crois que chacun doit se sentir libre et à l’aise avec son régime alimentaire. Peu importe le choix qu’on fait, c’est personnel.
Je suis cependant extrêmement difficile avec les substituts de viandes. Ça me pose souvent des problèmes pour mes repas. J’ai réussi à remplacer la viande dans certains plats que j’adore, comme ma sauce à spaghetti et mon pâté chinois, mais à part le tofu et le sans-viande haché, j’ai rarement trouvé des produits que j’aime. Je mange donc principalement des pâtes et beaucoup de légumes. Au fil du temps, je me suis créé mes propres recettes en fonction des aliments que j’aime.
Une des choses qui me manquait le plus, c’était de manger un bon sandwich. Les charcuteries sans viande, je ne les aime vraiment pas. J’ai donc fait des essais et des erreurs et j’ai finalement trouvé la recette parfaite. C’est d’ailleurs ce qu’on fait, peu importe les aliments qu’on consomme. Souvent, je trouve une recette qui semble délicieuse et, même si c’est à base de viande, je la remplace pour un autre aliment et ça fait la job !
Avoir une restriction alimentaire par choix, ça crée des situations pas toujours agréables. Dans mon cas, quand je mentionne que je ne mange pas de viande, j’ai souvent droit à des regards ou des commentaires comme « Vas-tu me faire la morale parce que je mange du cochon ? » Mes convictions, je les garde pour moi. Je sais que je fais une différence en ne mangeant pas de viande, autant au niveau écologique que pour les animaux, mais je n’irais pas tenter de changer l’alimentation d’une autre personne. Je ne suis pas comme ça. Je sais que, dans mon entourage, grâce à mes choix alimentaires, plusieurs ont adopté des habitudes différentes (comme consommer moins de viandes dans la semaine, varier les ingrédients, etc.). Changer son alimentation ne veut pas dire automatiquement devenir un militant pour la cause. Je n’ai pas envie d’écœurer les autres avec mes choix, mais je reste tout de même sensible au fait que les animaux ont le droit de vivre et que la production de viande est polluante. J’espère toujours, naïvement peut-être, qu’un jour, ce sera interdit de manger un être vivant. Ce n’est pas le cas actuellement, alors qui suis-je pour faire la morale ?
Quand j’ai annoncé à mes parents que je ne mangeais plus de viande. J’ai eu droit à beaucoup de commentaires, mais surtout des jokes plates de mon père. Je m’y attendais et ce n’était rien de méchant, c’était seulement des taquineries. Je ne me suis pas sentie jugée, même s’ils ne comprenaient pas trop. Aujourd’hui, ils sont toujours fiers quand je viens souper et qu’ils me préparent un repas spécial sans viande. Je dois dire que c’est mieux aujourd’hui que ça l’était il y a quatre ans. Petite anecdote : mes parents m’invitent à souper et mon père me dit qu’il a tout prévu pour mon repas. En arrivant, je constate qu’il a cuisiné un rôti de bœuf et il a mis, dans le chaudron, une brique de tofu, juste à côté de la viande. Au moment de servir, il coupe le tofu en tranche, comme son rôti, hyper fier de lui. Je ne lui ai jamais dit, mais c’est une des choses les plus dégueulasses que j’ai mangées de ma vie, hahaha ! Mais l’amour qu’il a mis dans la préparation m’a aidé à manger toute mon assiette.
Bref. La viande ne me manque pas !
