mes élèves

J’aimerais que mes élèves sachent…

J’aimerais que mes élèves sachent…

Que je suis fière de leur parcours ayant débuté aux chiffres naturels, bifurqué par les participes passés et terminé par les fractions, les pourcentages et les nombres décimaux.

J’aimerais que mes élèves sachent…

Que je vais uniquement me rappeler des bons souvenirs: des fous rires partagés en grand groupe, des découvertes littéraires, des après-midi à discerner l’univers magique d’Harry Potter, de leur bonjour du matin accompagné de leurs petits yeux fatigués et des nouveautés que j’ai osées réaliser grâce à la confiance qu’ils m’ont accordée inconsciemment.

J’aimerais que mes élèves sachent…

Que leur curiosité d’apprendre, leur entrain sans fin, ainsi que leur participation plus qu’active me donnaient de l’énergie quand je n’en avais plus beaucoup en réserve, me fournissaient l’envie de me lever pendant les 180 jours d’école et me rappelaient que je pouvais faire une différence, aussi minime qu’elle soit, dans leur trajet scolaire.

J’aimerais que mes élèves sachent…

Que ce sont les étoiles qu’ils ont dans leurs yeux, l’authenticité présente dans leur sourire et leurs câlins remplis d’amour qui m’ont permis de traverser des tempêtes.

J’aimerais que mes élèves sachent…

Qu’ils ont su me faire aimer mon travail encore plus.

J’aimerais que mes élèves sachent…

Que je pense à eux même une fois la porte de l’Académie franchie (oui, oui) et que je parle d’eux sans relâche à mon entourage.

J’aimerais que mes élèves sachent…

Que je me sens choyée de les avoir vus grandir, vieillir et d’avoir pu les accompagner jusqu’à leur dernière année du primaire.

J’aimerais que mes élèves sachent…

Que ma porte restera ouverte pour eux afin de discuter de tout et de rien, ou de choses importantes, de rire, ou pleurer, mais surtout pour continuer de les épauler même si je ne suis plus leur titulaire de classe.

J’aimerais que mes élèves se souviennent de…

Garder leur positivisme, car il y a toujours pire ailleurs.

J’aimerais que mes élèves se souviennent que…

Ce n’est pas la fin du monde s’ils font des erreurs, car c’est la preuve qu’ils ont essayé; c’est en commettant des erreurs que nous apprenons et lorsqu’on se plante, on repousse.

J’aimerais que mes élèves sachent…

Que ce fût une magnifique année en leur compagnie et que je ne les oublierai pas. »

Je m’étais pratiquée plusieurs fois à lire cette lettre sans pleurer :

Devant mon chum.

Au téléphone avec mon père.

Et en Face Time avec ma mère.

C’est vrai que je m’étais pratiquée plusieurs fois à lire cette lettre sans pleurer

Pour pas pleurer.

Ça n’a pas fonctionné et je me doutais des larmes qui tardaient leur apparition le 17 juin au matin.

« Peux-tu restée en guise de soutien émotionnel? » avais-je demandé à la prof qui enseignait l’anglais à mes élèves, ma partner in crime qu’on s’appelait.

J’ai lu la première ligne.

Aucun signe de pleurs à envisager.

Yes!

C’est au début de la lecture de la deuxième ligne que le trémolo s’est fait aller et que les larmes se sont mises à couler doucement sur mes joues.

« J’m’étais promise de ne pas pleurer » j’ai dit en riant et en regardant mes élèves, mes 23 futurs sixième année, les joues rougies d’émotions.

J’ai retiré mes lunettes et j’ai pris la décision de laisser aller mes sentiments librement, tel que j’avais enseigné à ces enfants tout au long des 180 jours d’école.

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