La générosité existe encore, malgré tout ce qu’on voit partout comme noirceur, elle existe. Avec la pandémie, la guerre, la violence, on peut avoir l’impression que plus personne ne donne au suivant ou ne fait un geste juste pour être gentil. J’ai toujours été la fille avec le désir indéniable de sauver le monde, même si au fond, je n’ai aucun pouvoir. Mon métier n’aide personne et je ne fais pas de bénévolat. Mais je donne à ma façon, quand je peux.
Dernièrement, j’ai eu une conversation avec une collègue de travail sur le fait que je trouve que je n’en fais pas assez. Elle m’a fait réaliser que ce n’est pas la quantité ou la valeur qui compte, mais le geste, peu importe lequel. Et elle a raison.
D’ailleurs, une journée où j’étais au travail, j’étais stationnée dans une tour à stationnement, il y avait environ 6 ou 7 étages. Quand je suis entrée, je n’arrivais plus à trouver ma voiture, j’avais plusieurs sacs à transporter, j’avais chaud et mal aux pieds. J’avais ma journée de 12 heures dans le corps. Après 20 minutes à entendre mon auto grâce à ma clé électronique, mais à ne pas réussir à la voir, je me suis assise par terre, la tête entre les deux mains, et je me suis mise à pleurer. Une dame est sortie par la porte derrière moi et m’a demandé si j’allais bien, je lui explique que je ne trouve plus ma voiture et c’est là qu’elle m’offre d’embarquer dans la sienne pour m’aider à la retrouver en faisant le tour. À noter que le masque était encore obligatoire à ce moment-là. Une étrangère m’offre de m’aider en pleine 7e vague, j’étais vraiment surprise, mais vraiment reconnaissante. Après quelques tours dans le stationnement, on a retrouvé ma voiture. Je l’ai remercié à plusieurs reprises et elle m’a simplement répondu :
« Ça m’a fait plaisir, j’aurais aimé qu’on fasse la même chose pour moi.».
Donner me vient naturellement, que ce soit des sous ou bien des dons matériels, c’est quelque chose que je trouve important de faire quand je peux me le permettre. Je trouve que j’ai de la chance d’avoir la vie que j’ai. Une fois, je vendais un meuble sur Marketplace, une femme me supplie de lui garder pour une semaine, disant qu’elle devait attendre que sa fille parte chez ses grands-parents. J’accepte, ça ne me dérangeait pas. Elle m’écrit la veille pour me confirmer qu’elle va passer et me remercie puisqu’elle cherche des items seconde main pour créer une toute nouvelle chambre pour sa fille. Lorsqu’elle est passée, je lui ai remis une balançoire en macramé que je n’utilisais plus. Elle était étonnée et extrêmement reconnaissante. Sur le coup, ça m’a surprise, pour moi, ce n’était pas grand-chose.
La générosité existe encore, malgré le fait que tout coûte plus cher, que les salaires n’augmentent pas, les gens trouvent encore le moyen de donner au suivant, plus que l’on pense. Prenez le temps de regarder autour de vous, vous verrez. Observer vos propres gestes et vous verrez également. Vous verrez que la générosité se traduit de plusieurs façons, elle n’est pas uniquement monétaire ou matérielle. Juste un sourire peut tout changer.

