Le non-sens des drames qui nous entourent

Mardi soir. Je suis dans mon lit et je scroll mon Tik Tok comme je le fais presque chaque soir. Une vidéo des séismes en Turquie et en Syrie est apparue. Je l’ai visionnée au complet, le cœur à l’envers. Puis après, une autre vidéo, une autre, ainsi de suite. Cette application fonctionne comme ça, tu visionnes un type de vidéos et après c’est tout ce que tu vois dans ton feed. J’étais dévastée, j’ai pleuré si fort que mes chats sont venus me rejoindre dans mon lit. Je me suis mise à écrire comment je me sentais à ce moment-là. J’ai aussi effacé mon Tik Tok parce que c’était trop.

Mercredi matin. Je regarde mon Instagram et je tombe sur le drame de la garderie. Aussitôt, j’ouvre ma télé et je suis sous le choc. Mon cœur a du mal à supporter, mais j’ai besoin de savoir, comprendre. Mais c’est juste incompréhensible. Un homme. Un autobus. Une garderie. Des enfants. Des blessés. Des morts.

Mercredi soir. Je relis le texte que j’ai rédigé la veille sous le coup de l’émotion. Et je ressens la même chose encore. Mais c’est accentué. J’exprimais mon impuissance face aux drames qui se déroulent dans le monde et quelques heures plus tard, à moins de 20 minutes de chez moi, un autre drame survient. D’autres humains souffrent.

La guerre en Ukraine.

Les féminicides et infanticides.

Les emprisonnements et exécutions en Iran.

Le séisme en Syrie et Turquie.

Le drame du 8 février 2023 à Laval.

Ça, c’est juste une petite liste.

J’ai du mal à exprimer les sentiments que je ressens en voyant toute cette souffrance. Si loin de moi mais si proche à la fois. Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, on est proche de tout ce qui se déroule dans le monde, en direct. Du plus beau au plus mauvais. Les vidéos que j’ai visionnées, je ne peux pas les enlever de ma tête. Mais je vais m’endormir avec le cœur gros et surtout avec l’impression d’impuissance.

En Turquie et en Syrie, des citoyens creusent avec leurs mains pour réussir à sauver des gens dans les décombres. Les immeubles se sont écroulés. Ça fait déjà plusieurs jours que des gens sont coincés, on entend leurs voix mais personne ne peut les atteindre. Tout le monde se met à la tâche pour tenter de sauver le plus de personnes possible avec le peu d’outils qu’ils ont. Dans les vidéos que j’ai vues, ils sont plus d’une centaine de personnes à creuser et à tenter de retrouver des gens. Je suis émue de voir autant de gens travailler main dans la main dans le même but. Celui d’aider, mais surtout de sauver. Les vidéos où l’on voit des gens se faire extirper des décombres me donnent espoir qu’ils pourront sauver le plus de gens possible. C’est surtout des enfants et des bébés que j’ai vus. C’est émouvant de voir tout le monde applaudir, sourire de soulagement chaque fois qu’une personne est sauvée. Les enfants qui passent de mains en mains, les visages de soulagement des personnes qui ne baissent pas les bras. Dans des drames comme celui-ci, la beauté humaine ressort, c’est beau et triste à la fois. Des milliers de personnes sont mortes dans cette catastrophe naturelle, d’autres ont survécu. Puis, il reste toutes les personnes encore enfouies.

Je trouve ça difficile de voir autant d’humains souffrir partout dans le monde. Chaque jour, aux nouvelles, il y a une tragédie. N’importe où, ici ou ailleurs, il y a du mal, il y a du mauvais, il y a des morts. Je sais que c’est lourd, qu’il faut continuer à vivre malgré tout. Je sais très bien que je suis privilégiée de vivre ici, au Québec. Je sais aussi que je ne peux pas m’arrêter de vivre parce que le monde souffre. Mais je me sens impuissante face au monde entier. Comment faire pour atténuer la douleur de toutes les personnes qui souffrent partout dans le monde. Comment faire pour sourire quand quelqu’un meurt en ce moment même dans le fond d’un trou. Comment faire pour oublier que deux enfants ont été tués. Comment faire pour vivre ma journée en sachant que des femmes seront pendues pour s’être battues pour leurs droits. Comment faire pour m’endormir ce soir en sachant que des familles sont brisées à jamais parce qu’un humain a fait un acte abominable.

Je pense à chaque humain qui souffre en ce moment. Aimons-nous. Aidons-nous.

signature Karine
Sophia Bédard signature

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