Pour une raison que j’ignore, je suis très nostalgique de l’époque de mon adolescence. Pourtant l’une des périodes les plus sombres de ma vie. J’étais empêtrée dans les peines d’amour, les crises existentielles, des épisodes d’intimidation à l’école et de quête d’identité. Mais pour moi, c’est aussi synonyme de musique des années 90, de styles vestimentaires douteux, d’épisodes de Beverly Hills 90210, de premiers amours, de romans d’épouvante dévorés devant une bonne tasse de chocolat chaud et d’étés passés à siroter de la slush. C’est donc cette nostalgie que j’ai voulu retrouver en allant voir Coeur de slush, le film basé sur le livre du même nom.
J’étais déjà conquise avant même de m’installer avec mon popcorn, un pluvieux et morne lundi d’été comme il y en a trop cette année. Il faut dire que la trilogie de Sarah-Maude Beauchesne figure parmi la liste de mes incontournables. Coeur de slush est un film rafraîchissant et estival qui captive les spectateurs avec son histoire sucrée et sa tonalité légère.
En allant voir le film, je suis allée à la rencontre de Billie, la douce adolescente romantique et un peu à la traîne dans le domaine de l’amour que j’avais si bien imaginé en lisant les romans. À 16 ans, elle n’a jamais connu les joies des relations intimes ni le frisson du grand amour. Elle vit dans son monde naïf et attend avec impatience son moment magique.
Tout a commencé quand elle s’est perdue dans les yeux “bleu ciel-tempête-de-neige-stylo-à-bille” du champion cycliste Pierre Forêt. Cet athlète charismatique incarne à la fois l’arrogance et la fragilité, et depuis ce jour, il hante les pensées de Billie. Elle ne rêve que d’une seule chose : passer une nuit dans ses bras, vivre une histoire passionnée.
Avec Liliane Skelly dans le rôle de Billie, elle représente à la perfection cette adolescente en quête d’amour et de découvertes. La chimie entre Joseph Delorey, qui incarne le mystérieux Pierre Forêt, et Liliane Skelly crée une tension électrique à l’écran, mélange d’espoir et de vulnérabilité.
C’est peut-être parce que j’ai les deux pieds bien ancrés dans l’adolescence de mon fils, mais le film m’a remué au plus profond de mon âme. Je me suis beaucoup reconnue dans le personnage de Billie, et j’ai aussi remarqué des similitudes entre elle et mon fils. Mon grand ado romantique qui cherche dont la perle rare pour vivre sa première fois. Ça m’a grafigné le coeur de constater que les amours d’adolescents ne sont pas plus faciles aujourd’hui qu’à mon époque. J’irais même jusqu’à dire qu’ils sont plus difficiles.
Cela dit, on sort de la salle en ayant envie de siroter une slush à la framboise bleue et de se claquer un marathon de films d’ados.
J’ai beaucoup aimé la trame sonore, qui joue un rôle essentiel dans ce film. Ça m’a aussi ramené à l’époque où j’achetais toutes les bandes sonores de mes films préférés. J’ai aussi apprécié la métaphore de l’eau utilisée pour exprimer le vertige amoureux et qui apporte une dimension poétique à l’histoire. J’ai bien reconnu la plume sensible et sincère de Sarah-Maude, qui donne toujours vie à des personnages attachants et réalistes.
L’esthétisme du film est remarquable, avec des décors soignés et colorés. De la vieille voiture jaune, à la maison de campagne entourée de fleurs, aux glissades d’eau qui constituent le terrain de jeu parfait pour assister aux balbutiements d’un premier amour, tout était parfait! Chaque détail est pensé avec finesse, créant une ambiance visuelle digne de l’affiche d’un film des années 90.
Comme ma lecture de la trilogie date d’il y a quelques années déjà et que certaines scènes ont été ajoutées spécialement pour le long métrage, j’ai eu l’impression de redécouvrir l’univers de Billie avec un oeil neuf. Et ça ne m’a pas déplu du tout. On peut donc voir Coeur de slush sans avoir lu les livres et tomber malgré tout amoureux des personnages. Mais ne boude pas ton plaisir de lire la trilogie et d’aller voir le film au cinéma, ça vaut le coup, promis!
De longs frissons m’ont traversé le corps à quelques reprises et j’ai vraiment apprécié ce moment cinématographique. Une suite est déjà prévue pour 2025 qui rassemblera le reste des aventures de Billie racontés dans les livres Lèche-vitrine et Maxime.
J’ai déjà hâte à ce rendez-vous cinématographique.
Profites-dont de l’été pluvieux qu’on a pour planifier ta prochaine sortie au cinéma.
